Chapitre 09- Exfiltration - Partie 2

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    Ignorant l'effervescence qu'il venait de provoquer, le capitaine se dirigea vers l'une des tables. Il sortit un ordinateur portable de son sac à dos et le déposa, face à l'entrée. Il le brancha au secteur et fut satisfait de constater que le hangar était bien alimenté en courant. La veille, avec l'aide de Mia au téléphone, il avait configuré le micro qu'il avait récupéré à la réception de l'hôtel, en même temps que plusieurs téléphones portables. Il releva l'écran, puis appuya sur le bouton marche/arrêt et attendit quelques secondes avant de voir apparaître la phrase « Ô Capitaine ! Mon capitaine ! Je vous cherche. » s'afficher à l'écran. C'était Mia qui avait installé un programme de reconnaissance faciale de son cru sur le micro et qui, visiblement, n'avait pas perdu son sens de l'humour. Elle lui avait surtout expliqué qu'il devait simplement se positionner bien en face de la webcam. Ce qu'il fit, et aussitôt l'ouverture de la session s'opéra, après avoir affiché « Bravo Capitaine Benjamin Legrand ! » ce qui, comme la veille lors des tests, lui arracha un sourire. Il en convenait, ce moyen d'authentification aurait de l'avenir, si elle décidait de le mettre sur le marché. Quoique, ne pouvait-on pas blouser le système en lui présentant une photo ? Avec ses camarades, ils avaient tenté en vain de lui présenter un smartphone affichant une photo haute résolution du capitaine. Ils avaient même essayé une photo papier en la courbant pour donner l'illusion du volume, mais peine perdue. Le procédé était sûrement perfectible, mais le temps de trouver une faille, la mission serait terminée depuis longtemps et ils n'auraient alors plus à s'en soucier.

    Après avoir constaté que la 4G était bien disponible sur son téléphone, le capitaine utilisa celui-ci comme routeur wifi pour établir une connexion avec le micro. Il ignorait qu'il pouvait y avoir de la 4G par ici. C'est fortuitement qu'il apprit, plus tard, qu'elle n'avait été déployée qu'à titre expérimental dans la capitale. Cette information ne manqua pas d'impressionner Benjamin sur les performances de Mia qui avait su leur en faire bénéficier. Une fois la liaison établie, MIA apparut rapidement à l'écran.

    Évidemment, ce n'était la première fois qu'elle s'affichait en Visio devant le capitaine, même s'ils se contentaient, le plus souvent, de tchatter. Mais pour la circonstance, elle avait volontairement durci ses traits afin de paraître un tantinet plus mûre et éminemment moins espiègle. Elle s'était affublée d'une tenue sportive pour le côté dynamique et, pour le décor, elle avait opté pour un bureau sobrement décoré. Pour parfaire l'illusion, elle avait également chaussé une paire de lunettes lui conférant le regard un peu sévère d'une institutrice.

    — ///Bonjour Benjamin, ravie de te revoir. Merci beaucoup d'être au rendez-vous. Le matériel a-t-il bien été acheminé dans le hangar ? Est-il conforme à vos attentes ?

    — Bonjour Mia. Nickel, pas de mauvaise surprise, tout le matos nous attendait sagement avec Adama. Nous sommes en train d'effectuer l'inventaire. Je suis impressionné. Tu as vraiment fait l'acquisition de tout ce matériel ? questionna le capitaine.

    — ///Disons que l'option location longue durée n'était pas franchement disponible, ironisa MIA. Le temps nous était compté, je n'avais donc pas d'autre choix que de l'acheter.

    Le capitaine s'abstint de lui demander la somme déboursée pour obtenir tout cela en un temps record et livré à domicile. Ni même qui elle avait bien pu contacter. En tout cas, ça ne cadrait pas du tout avec l'image qu'il s'était fait d'elle au début, quand ils avaient commencé à jouer ensemble sur le Net. Il avait déjà dû réviser son jugement après son intervention inespérée dans les Ifoghas. Elle lui avait alors avoué être un hacker. Mais là, on venait de franchir un nouveau palier. Merde, mais à qui pouvait-il donc avoir affaire ? Certainement pas à l'innocente jeune femme qu'il s'était imaginé. Dans quoi me suis-je embringué ? Un peu tard pour se poser ce genre de question, mon gars ! Il ne pouvait de toute façon pas reculer. J'espère ne pas avoir à le regretter.

M.I.AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant