Chapitre 15- Fin de cavale - Partie 4

58 10 0
                                    

.../...

    Manon s'apprêtait à protester lorsque le téléphone du colonel sonna. Celui-ci le sortit de sa poche pour le consulter. Il hésita un instant puis, intrigué, prit la communication.

    — ///Bonjour, Colonel Lagarde. Je vous observe et vous écoute depuis un certain temps et j'ai le regret de vous annoncer que vous vous apprêtez à commettre une énorme erreur.

    Le colonel, bien que troublé par cet appel de quelqu'un qui visiblement connaissait son numéro de téléphone personnel, son nom et son grade, n'en laissa rien paraître.

    — Vous m'observez dites-vous, voilà qui est captivant.

    Les hommes en position autour du banc réagirent promptement au geste du colonel et tous se mirent à scruter les alentours à la recherche d'un individu à proximité.

    — Et si, pour commencer, vous me disiez votre nom.

    — ///MIA Thomas, Colonel. Je suis la petite sœur de Manon.

    À l'énoncé de ce nom, le colonel se cala plus à fond sur le banc. Cela devenait effectivement très intéressant.

    — Mia Thomas, la personne qui a affrété le jet d'affaires pour amener Andrew jusqu'à Tokyo. Je me languissais de vous parler, c'est certain. La petite sœur de Manon avez-vous dit ? Comme cela est étrange. Voyez-vous, il n'est fait nulle mention d'une sœur dans le dossier de Manon. Un grand frère tué, avec sa mère, dans un tragique et regrettable accident de voiture en 93, oui, mais aucune sœur. Il vous faudra trouver autre chose.

    Manon regarda incrédule le colonel. Elle avait laissé son téléphone en écoute pour permettre à MIA de suivre leur conversation. Face à la situation d'urgence, ce pourrait-il qu'elle ait décidé de se révéler au colonel ?

    — ///Vos dossiers ne vous disent pas tout, Colonel.

    — Sachez, Madame, que je m'enorgueillis d'avoir accès à l'un des meilleurs services de renseignements au monde. Il n'existe aucune sœur légitime, illégitime ou adoptive, ni même de demi-sœur.

    — ///Je ne remets pas en cause le sérieux ou le professionnalisme de votre service de renseignements, Colonel. C'est juste ma nature qui vous échappe.

    — Votre nature ?

    — ///Parfaitement. Je ne suis pas humaine. Je suis ce que vous appelez, une IA.

    — Vous, une IA ? C'est grotesque ! À ma connaissance, aucun grand groupe de la high-tech n'a encore développé d'IA. Certes, ils y travaillent d'arrache-pied depuis quelque temps déjà et ils ont même commercialisé des assistants personnels intelligents, mais rien d'aussi abouti qu'une intelligence artificielle. Toutefois, je n'ai vraiment pas l'impression de m'adresser à l'un de ces assistants. Reste Watson d'IBM. C'est certainement ce qui se reproche le plus aujourd'hui d'une IA. Mais je vois mal le rapport entre IBM et l'affaire qui nous intéresse aujourd'hui. Qu'en dites-vous ?

    — ///Bravo pour votre culture, Colonel. Je réussirais difficilement à vous convaincre avec des paroles par téléphone. Le mieux serait donc qu'on en discute ensemble en face à face.

    — Je ne demande que cela. Si vous voulez bien daigner vous montrer.

    — ///Ok ! Dites à vos hommes de rester calmes. Ils pourraient s'affoler en me voyant approcher.

    — Oh, croyez-moi, rien ne pourrait les ébranler.

    — ///Non, je ne crois pas, Colonel. Pour info, j'ai un sweat gris avec le nom de l'université de Tokyo écrit en blanc dessus. C'est en japonais, je précise.

M.I.AOù les histoires vivent. Découvrez maintenant