Chapitre 18 (2/2)

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Camille

- Gaby, tu n'arrêtes pas de me dire que tout ce qui est administratif, c'est Sasha. Appelle-la ! Elle doit pouvoir t'envoyer des doubles. Cela fait partie de son job.

- Je n'ai plus son téléphone, grogne-t-il.

- Et Mathilde ?

- Je vais voir ce que je peux faire, dit cette dernière contrariée.

Maitre Smith se racla la gorge.

- J'ai une enveloppe que Monsieur Da Silva a reçu hier soir de la part d'une certaine Sasha. Il n'a pas eu le temps de l'ouvrir car...

- Un tsunami s'est déclaré, termina Mathilde énervée.

Dans l'enveloppe se trouvaient cinq contrats de vente. Mon boss promit d'augmenter son assistante dès son retour.

- Nous allons donc procéder à la lecture de ce document, déclara l'avocat.

- Pitié, si vous me refaites ça, je me tire, menaça Raphaël.

D'un commun accord, il n'y eut pas de relecture de l'acte. Tous les verres et les tasses furent retirés de la table. Raphaël signa le premier et à chaque acte fini, il le tendit rapidement à son frère. Les contrats tournèrent ainsi sur la table et finirent dans les mains de l'avocat qu'Aron avait réembauché aussi vite qu'il l'avait viré. Une coupe de champagne nous attendait sur la terrasse. Malgré son estomac malmené, le nouveau président Keys ne refusa pas.

Soigneusement, Maitre Smith se mit à vérifier les contrats. Il nous rejoindrait un peu plus tard. Il ne pouvait se permettre de faire une seconde erreur, expliqua-t-il. Un paragraphe absent ou une signature manquante, et la cession était caduque.

Je laissai passer la famille Keys devant moi et en évitant le regard de Raphaël, je prétextai une nouvelle nausée et me dirigeai vers la salle de bain de l'étage. Quand tous furent loin, je revins sur mes pas et m'enfermai avec l'avocat.

- Beau travail, Amaury, le félicité je.

- Merci, Cousine. Ton équipe a été épatante. Ce fut un vrai plaisir de travailler pour toi.

Il me tendit les cinq contrats. Rapidement, je les paraphai tous et apposai ma signature. Satisfaite, je gardai mon exemplaire et laissai les autres bien en évidence sur la table.

- Il est temps de quitter le navire, Maître Delalande. Nous ne sommes plus les bienvenus.

- Après vous, ma Rose, dit-il en déverrouillant la porte.

🌹

Gabriel

Mon portable sonna. Sasha m'appelait enfin. Je m'isolai du reste du groupe et, m'appuyant nonchalamment sur la rambarde comme si elle pouvait me voir, répondis.

- Sasha, enfin.

- Vous attendiez mon appel, Monsieur Keys, s'étonna-t-elle.

- Non mais je me doutais bien que je vous manquais...

- Ce n'est pas tout à fait la raison de mon appel, dit-elle sèchement. Je viens d'apprendre que votre père a viré l'avocat chargé de superviser la transaction.

- Oui, effectivement, mais grâce à vous, tout s'est bien passé.

- Grâce à moi ! Je ne comprends pas.

- Je tenais à vous remercier pour votre travail. Sans vous, je ne serais pas en ce moment l'homme le plus heureux du monde. Sans votre présence d'esprit, nous aurions dû retrouver une nouvelle date mais elle aurait été moins symbolique pour mon père. Faites-moi penser à vous augmenter !

- Je n'y manquerai pas, Monsieur. J'en déduis donc que vous avez trouvé un autre homme de loi pour la signature.

- Ce n'était pas le plus doué. Il a renversé son verre d'eau sur tous les contrats.

- Non ! s'exclama-t-elle. Je le savais. J'aurais dû venir. Je vous en aurais imprimé de nouveaux...

- Mais vous l'avez fait, m'exclamai-je en me redressant brusquement. Il avait pris les doubles que vous aviez envoyés à Damon.

- Je n'ai prévu aucun double. Vous seul aviez les originaux.

- Mais, vous en avez bien envoyé un exemplaire à Mathilde et à Damon.

- J'ai envoyé uniquement une copie sécurisée à votre sœur pour qu'elle vérifie. Sur celui-ci, j'ai inscrit partout qu'il était sans valeur juridique. En tant que responsable du pôle Europe et fille de votre père, je n'ai pas pu dire non à cette petite peste, même si j'aurais bien aimé. Mais monsieur, je ne connais pas de Damon. Je n'ai jamais entendu parler de cette personne. Qui est-ce ?

- Damon Da Silva est l'avocat choisi par mon père pour remplacer le sien.

- Est-il une personne de confiance ?

- Oui, c'est le meilleur ami de mon père mais il n'a pas pu venir...

Damon était tombé brusquement malade. Personne ne connaissait Maître Smith. Ce dernier nous avait fait signer cinq contrats, pas quatre. Pourquoi cinq contrats ? Nous n'étions que quatre : Aron, Mathilde, Raphaël et lui.

Mon cerveau s'enflamma, essaya de démêler les incohérences mais l'alcool d'hier ne me rendait pas la tâche facile. Soudain, je lâchai mon verre qui se brisa sur le carrelage. Je croisai les regards inquiets de ma famille. Sans leur expliquer, je me mis à courir comme un fou. Une pièce du puzzle me manquait. Je me ruai dans le bureau, prêt à affronter cet avocat mais, personne.

Les actes de vente étaient disposés en évidence sur la table. J'attrapai un exemplaire et lus avec horreur la première page. Dès le début, je m'étais fait avoir. Comment avais-je pu signer ce torchon, cette connerie ?

Je n'avais pas acheté les parts de mon père. La famille Keys, à l'exception de Raphaël, venait de vendre la totalité du groupe familial à la holding Gabriel Keys, holding appartenant exclusivement à DSH, représentée par Camille Delalande Saint Honoré.

Sur le reste du contrat, ce n'était plus le nom de cette voleuse qui apparaissait mais le mien en tant que personne morale et non en tant que personne physique. Elle m'avait spolié. Je comptai et recomptai. Il y avait quatre exemplaires sur la table. Le cinquième était manquant.

- La salope ! hurlai-je.

🌹

J'ai hâte de connaître ta réaction.

Maintenant sais-tu qui est Camille? Une Escort girl ? Un agent double ?

Pourquoi a-t-elle monté ce plan ? Dans quel but ?

J'ai bien envie de te laisser avec toutes tes questions.

Penses tu que Camille te donnera les réponses ou restera-t-elle cette femme mystérieuse et insaisissable ?

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PS: S'il fallait trouver un générique à la fin de ce chapitre, je pense que cette musique (ci-dessous) serait parfaite. Elle est le reflet de notre Dangerous Women. Ne jamais la sous-estimer!

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