Chapitre 27 : Se jeter à l'eau ...ou pas (2/2)

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Gabriel, quelques jours plus tard.

Je hais Damon et ses idées à la con. Je hais mon père d'avoir un ami comme lui. Je hais Stan de m'avoir motivé à le faire. Je les hais de ne pas avoir prévu une bouteille de Rhum pour me motiver. Enivré, j'aurais peut-être vu "enfin" en quoi ce plan était génial. 

En fait, je hais la terre entière et mon frère d'avoir le pied marin.

A peine arrivé à Fort de France, l'hélicoptère m'attend et tout devient plus réel. Je n'y arriverai pas. Malgré l'aide de l'hypnotiseuse et des séances de méditation quotidiennes, mon cœur bat. La crise cardiaque m'attend. Je suis trop jeune pour mourir. 

Entre ce que j'ai visualisé dans mon esprit, les fesses confortablement installées dans un coussin avec vue sur une mer paisible, et celle à mes pieds, déchainée, il y a une sacrée différence. Je dois agir étape par étape. Le process est le suivant : je commence par quitter l'hélico, je descends en douceur et je me jette dans l'eau. Simple. Efficace.

Bien, ça, c'est la théorie. En pratique, l'engin bouge trop, la porte est ouverte et laisse entrer des bourrasques de vent. La mer est pleine de vagues ...assassines et surtout, pleine d'eau. Le catamaran est beaucoup trop loin de mon point de chute. Damon m'a menti, le salaud. 

— Vous avez de la chance, Monsieur Keys. Les conditions sont idéales. Il n'y a pratiquement pas de houle, me déclare mon pilote.

Idéales pour quoi ? Un suicide. Mais je ne suis pas suicidaire. En plus, avec toute cette chance qui me colle à la peau ces derniers temps, c'est sûre, il y a un squale tapis dans l'ombre  prêt à me bouffer. Je ne me suis même pas renseigné si les assurances couvrent ce genre d'accident. C'est vrai ça. J'ai des responsabilités en tant que directeur. Je ne peux pas faire n'importe quoi. Si je saute, je vais mourir ou pire, me retrouver handicapé à vie. Mais pourquoi n'y ai-je pas pensé avant ?

Ce con de pilote me regarde confiant et en levant le pouce me fait signe que c'est le bon moment. Tout compte fait, je change d'avis et je décide que je vais attendre que mon frère accoste dans un port. Tant pis si cela met un mois, six mois ou un an. J'aurai au moins essayé. N'est-ce pas le principal ? Car rien à faire, je ne veux pas crever, même pour une rose blanche et un joli dragon. Je le redis. Je suis trop jeune pour me foutre en l'air. 

Réconforté par ma décision, je décide que j'ai besoin d'une cigarette pour fêter ma tentative avortée. Les crêtes des vagues viennent jusqu'à nous comme des griffes acérées déçues de ne pas avoir eu leur lot de chairs fraîches. Heureusement, elles ne peuvent nous atteindre. Malgré tout, je grimace à la vue de ce spectacle d'épouvantes. 

Je dégage difficilement mon paquet de mon sac étanche, posé sur mon dos. Malgré qu'on me l'ait assuré, ma combinaison de plongée ne peut pas être à ma taille. C'est impossible. Je me sens empoté dedans. Elle m'empêche de bien respirer. Je suis à l'étroit et loin d'être à mon avantage. 

Rien ne va. C'est une journée de merde. Je veux me tirer. Enfin, j'atteins ces bon sang de clopes. Fait chier ! J'ai oublié de prendre mon briquet. Je bouge pour à nouveau atteindre mon sac à dos sans le défaire. Soudain, sans m'avertir, l'engin se penche dangereusement. Pourquoi vois-je ma vie défiler devant moi et pourquoi cet imbécile de pilote se marre en me saluant ? Je ne compte pas pourtant le quitter. Je me sens glisser sur la banquette. Je tente de me retenir. Trop tard, je tombe.

Putain d'idée à la con de Damon ! 

Si je survis, je le tue  et si je meurs, je le hante. Et Stan n'y échappera pas non plus. Parole de Gabriel Keys.

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Mathilde

J'ai rongé mon frein pendant des mois. J'ai tenté de trouver une solution à ma situation, sans résultat. Je la hais. Je ne sais pas gérer les situations de crise, et les entreprises qu'elle m'a refilées sont des vrais champs de mine. À chaque instant, tout peut exploser. Je ne parle pas leur langue et ne comprend rien à leur mode de gestion. Je vis un vrai cauchemar et je le lui dois. C'est elle que j'aurais dû écraser, pas son frère. J'aurais bien insisté pour qu'elle meure sous mes roues. Je ne l'aurais pas raté. Une vague de joie me remplit en imaginant la  scène.

Un regard autour de moi. Je soupire. Ma chambre d'hôtel est sordide. J'ai acheté une bombe insecticide spéciale pays exotiques. La pharmacienne m'a regardée bizarrement quand je lui ai demandée un tue-tout. Je crois qu'elle m'a prise pour une serial-killeuse. Ça m'a bien fait marrer, vu que la seule personne que j'ai failli tuer, s'en est tirée. J'ai encore beaucoup de choses à apprendre sur le sujet. Il faut que j'y travaille.

Ce matin, c'est pire que les autres jours. Le journal apporté avec mon petit déjeuner me fait l'affront de parler de Camille en première page. Elle hante déjà mes nuits. Elle ne pourrait pas laisser tranquille mes jours.

« La dynastie Delalande-Saint Honoré se reproduit. »

Le titre n'est pas vraiment celui-ci. Il est plus pompeux, joyeux, dégoulinant de félicitations. La France se réjouit de cette bonne nouvelle, de cette union entre deux maisons prestigieuses, entre deux pays. Mon frère trône à ses côtés comme un futur roi.

Selon l'article, il serait le géniteur de ce futur marmot. Il me les aura toutes faites. Ça ne lui suffisait pas d'être né. Il devait me faire un mini Gabriel avec cette salope. Déjà que mon père ne me parle plus, je sais maintenant qu'avec l'arrivée de sa descendance, je suis rayée définitivement de sa vie et surtout de son testament. Ça, c'est le point le plus ennuyeux.

Sur le papier, Camille me regarde souriante. Petite peste ! Tu veux vraiment tout me prendre et bien, je vais moi-aussi tout te prendre. Cette pensée me réjouit. La belle m'a donné envie de rejouer une nouvelle partie et cette fois-ci, je vais la gagner. 

La vengeance est un plat qui se mange froid, mais tiède, ça me conviendra aussi. 

Il est temps pour moi de faire une petite visite aux futurs parents .

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J'espère que vous avez apprécié ce chapitre.

Mathilde fait malheureusement son grand retour et elle hait Camille plus que jamais .

N'hésites pas à mettre une petite étoile ou un commentaire ! 

Cette semaine, j'ai réalisé 3 publications pour vous remercier des 3 000 vues. Certaines lectrices un peu " coquines" m'ont demandé un chapitre "bonus" pour mes 5 000 vues. Promis, les filles si j'atteints ces 5 000 vues avant la fin du livre, je vous montre Gaby comme vous l'avez toujours rêvé  😉.

D'ailleurs, il me demande de vous envoyer cette photo pour que vous compreniez mieux ce qui l'a freiné. Il trouve que outre la tenue que je lui ai choisie, il n'a pas été mis à son avantage sur cette scène. Foutue orgueil !

 Foutue orgueil !

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