Obsessions

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Malgré la fatigue du voyage et de la soirée d'hier, mon regard hypnotisé par ses valons magnifiques m'empêche de trouver le sommeil. Les ombres des palmiers s'amusent à former des dessins clairs obscurs sur ses courbes parfaitement dénudées. Sans honte, elles dansent sur son dos caressant son grain de peau ivoire. Mes doigts se resserrent sur l'anse de ma tasse blanchissant mes phalanges dans une tentative violente de freiner mon désir, de ne pas accompagner ces tentatrices dans ce bal sensuel.

Afin de ne pas céder, mon regard se détourne de cet ange. Ces lieux paisibles sont bercés par le chant des oiseaux et le murmure des vagues au loin. Le calme règne en ce doux matin. Mes pensées en deviendraient presque poétiques. Je ne me reconnais plus.

J'appréhendais de revenir ici. Mais à peu de chose près, je cède toujours à la volonté de ma moitié. Cependant là où hier, j'aurais pris cela comme une honteuse faiblesse,aujourd'hui, j'y puise ma force.

Un sourire niais s'étire sur mes lèvres. Une petite voix moqueuse s'infiltre dans ma tête. "L'amour rend aveugle". Oh, non, je n'écouterai pas cette briseuse de rêves. Les yeux grands ouverts, je me délecte de ce spectacle matinale que m'offre la vie. J'aspire le présent pour créer mon avenir.

Je m'éloigne de mon éden pour faire quelques pas. Le vent doux m'offre les parfums uniques de cette île.

Je pensais ne pas revenir. Cette terre m'a offert mes plus beaux souvenirs comme mes pires cauchemars. Finalement, elle me manquait et j'avais ignoré ce sentiment afin d'avancer et de ne rien regretter. Avais-je réussi mon objectif ? Je n'en étais plus si sûre.

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GABRIEL

A peine éveillé, j'étire un de mes bras dans sa direction. J'aime la sentir contre moi, l'enlacer au petit matin avant que le rythme de nos vies effrénées ne reprenne. Son odeur m'apaise autant qu'elle m'excite.

Ma main rencontre le vide. Je n'aime pas ça. Guidé par un sentiment d'urgence, je me redresse sur mes avant-bras. Qu'elle soit déjà debout ne devrait pourtant pas m'étonner. De ce côté du globe, nous sommes très tôt le matin mais en France, les rues parisiennes bouillonnent déjà. Elle ne s'est pas encore faite au décalage horaire. Rien d'alarmant. Mais alors pourquoi cette crainte ? Elle est nichée au plus profond de moi. Elle me donne une sensation désagréable de vertige.

La peur de l' abandon ? La peur qu'elle disparaisse à tout jamais ? Je ne sais pas. Je ne suis pas un putain de psy. "Un brin possessif" se moquerait mon petit frère. Lui, il me fait bien rire. C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Sa nana est pire que moi. Alors avant de me donner des conseils à la noix qu'il essaye déjà de contrôler sa française et ses crises spectaculaires de jalousie. Moi, en attendant, j'ai une hispanique à retrouver.

Je bondis du lit. Rien ne sert de rester ici si elle n'est pas là pour partager mes draps. Une odeur de café titille mon odorat. La belle ne s'est pas enfuie bien loin. En même temps quand on a la chance d'avoir un BG associé à un dieu du sexe comme fiancé, on a tout intérêt à ne pas s'en éloigner. J'enfile un caleçon Yves Saint Laurent noir, ne m'attarde pas à chercher un haut. Ce serait dommage d'avoir fait ces longues heures de musculation pour rien. Je préfère que ma future femme admire mes pectoraux travaillés avec soin. Un léger regard dans le miroir, je souris à mon reflet. Je suis parfait même au saut du lit. Elle ne va pas pouvoir me résister. Honnêtement, si j'étais une femme, je serais moi-même incapable de dire non à ce corps d'athlète.

Je jubile. J'ai de jolis projets pour nous. Elle qui ne se repose jamais, j'ai envie de lui faire découvrir tous les recoins de l'île, de l'éblouir face à ce paysage paradisiaque, la surprendre en nageant dans ces eaux chaudes et transparentes, de flâner sur les plages de sables fins. Je veux tout faire, tout réaliser pour que son regard pétille. Ah ses yeux ! J'en suis accro comme d'ailleurs, tout le reste de son corps. Son air malicieux, son parfum sucré sont de vrais aphrodisiaques.