Chapitre 28 : RETROUVAILLES ( 2/2)

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— Tu ne comprends pas que je veux rester, s'énerve-t-il en me crachant presque au visage.

— Je n'ai pas assez de rhum pour que tu tiennes jusqu'à la prochaine escale, capitaine Jack Sparrow, rétorqué-je sèchement.

Son regard mauvais affronte  le mien. Puis, vaincu, il s'affale sur la banquette.

— Très drôle. Je bois pour fêter nos retrouvailles, pas pour me faire passer le mal de mer. Et, je te signale, petit inculte que Jack Sparrow a le mal de terre, pas de mer.

— Ou qu'il est toujours soul, le contré-je. Les interprétations sont diverses. 

— T'as pas tort. Il ne faut jamais se fier aux apparences et pas que dans ces putains de films de "pirates des caraïbes", concède-t-il du bout des lèvres. J'aurai dû le savoir.

Je hausse les épaules comme si tout cela n'avait pas d'importance, que cela ne m'atteignait plus.

— Donc, tu fêtes nos retrouvailles,  détourné-je afin de ne pas aborder un sujet encore trop douloureux.

— Et le fait que je sois toujours vivant, répond-il joyeusement.  Malgré l'idée tordue de ce fou, je suis toujours là, crie-t-il comme si Damon pouvait l'entendre malgré les miles.

— Damon est le plus immature de toutes les personnes que je connaisse. Suivre ses idées n'est jamais judicieux ! Me moqué-je.

Il me sourit d'un air entendu et sort un tube de médicaments. Il me les envoie.

— Sauf que les idées de son fils ne sont pas mal non plus. Stan m'a donné ce remède magique. Ton pote est vraiment un type bien. Ces pilules me donnent l'impression de voler.

Je le vois se mettre debout, aller à l'avant du bateau et il se met dans les cordes, version « Le Titanic ».

— Je suis le roi du monde, s'époumone-til les bras en croix.

Ce n'est pas vrai. Il va me faire tous les films où il y a de l'eau dedans. Il titube, s'accroche à ce qu'il peut et parle maintenant à la mer.

— Tu es une très méchante fille. Tu voulais me manger mais mon petit frère, il est plus fort que toi. Tu l'as pas reconnu. C'est Neptune en personne. Avec son triton, il va te punir. Au coin, sale garce.

Je constate que médicaments et alcool ne font pas bon ménage, mais j'admets que le spectacle en vaut le coup. Il revient vers moi, très fier de lui.

— Elle n'a pas bronché, la gamine. Ses vagues sont devenues toutes petites. C'est que tu es très impressionnant avec tes muscles de partout, frérot.

Il me tape les pectoraux. Il fait encore très bon et je suis resté torse nu. Il s'arrête sur un de mes tatouages, le caresse de l'index puis s'exclame en appuyant sur mon cœur:

— Eux, je les aime bien. Tu sais, moi aussi j'aimerais être tatoué, tout tatoué de partout...

— Que te tatouerais-tu ? le taquiné-je en attrapant son poignet et le repoussant.

Son bras s'envole et son corps peine à retrouver son équilibre. Il se cramponne à la table, profite de sa stabilité retrouvé pour s'enfiler un verre. Quelle descente !

— Un petit dragon sur les fesses, une araignée sur le front et un œil dans le cou. Et alors pas du tout, mais pas du tout, d'ancre , de tortue, de bateau, rien qui parle de toi, dit-il à nouveau en parlant à l'océan. Parce que toi, je ne t'aime pas.

Je me marre devant son duel onirique et je décide de l'accompagner. Mais avant, je subtilise quand même les pilules magiques de Stan dont j'ai quelques doutes sur la composition. Je me verse un verre de Rhum.

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