Chapitre 31 : Réveil

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Camille

Le soleil baigne la chambre. Je me réveille. Ai-je rêvé ? Non, il est bien là. Il n'a pas bougé et me tient contre lui. J'ai chaud dans ses bras mais le froid que j'ai ressenti sans lui m'empêche de m'éloigner.

Seulement, telle la femme enceinte que je suis devenue, une envie urgente m'arrache à lui. Dans la salle de bain, je croise mon regard pétillant dans le miroir. J'observe mon corps. Mon pyjama ne cache pas le poids que j'ai pris. Je ressemble à une enfant trop gourmande. Où est la femme fatale ?

Ma taille s'est effacée. Mes seins débordent et réclament de nouveaux sous-vêtements. Mes jambes ont perdu leurs galbes, le docteur m'interdisant de courir.

Comment cacher tous ces dégâts à Raphaël ?

Aussitôt retrouvé, il va me quitter. Mon corps a toujours été un atout mais en ce moment, je vois profiler une "jolie baleine". Ce n'est pas juste d'espérer quelqu'un aussi longtemps et de ressembler à cette chose lors de ses retrouvailles. Les larmes me montent aux yeux. Foutues hormones de grossesse ! Qui a dit que les femmes enceintes sont magnifiques ?

Ah oui, Gabriel.

Son avis ne compte pas. Il a un grain quand il s'agit de mes rondeurs maternelles. Plus je grossis, plus il imagine que l'héritier Keys sera un dieu sur terre. Je deviens son égérie, sa déesse fertile. Je ne suis pour lui qu'une matrice, celle qui réalise son rêve.

Je suis injuste envers lui. Il a dépassé ses peurs pour aller chercher Raphaël. Ce n'est pas rien. Je dois compter un peu pour le grand frère Keys.

D'une main rageuse, j'essuie mes yeux.

— Tu es magnifique.

Je sursaute. Raphaël se tient derrière moi. Je vois son reflet dans l'immense miroir qui recouvre un pan entier de ma salle de bain. Son regard glisse sur moi. Je frissonne. Courage, Camille !

En grimaçant, j'ouvre mes bras pour qu'aucun défaut ne lui échappe. Pas la peine de cacher les dégâts !

Il s'approche et love son torse contre moi. Je retiens mon souffle. Me dépassant d'au moins vingt centimètres, il repose sa tête sur la mienne et demande l'autorisation de me toucher. Délicatement, il fait glisser ses bras sous les miens et ses mains s'invitent sur mon ventre.

Les yeux mi-clos, il me respire. Un sourire se dessine sur ses superbes lèvres. Passant sous le tissu de mes vêtements, il remonte une de ses mains jusqu'à un de mes seins et l'emprisonne. Il continue à m'observer dans le miroir, attentif au moindre signe de refus. Je reste immobile.

 Autoritaire de nature, je lui laisse pourtant tout le contrôle. Je lâche prise et je me perds dans les paillettes vertes qui ornent ses yeux marrons. Il titille mon mamelon qui réagit durement à son contact délicieux. Satisfait, son sourire s'étire. Le mien lui répond. Ses lèvres douces et chaudes se posent sur mon cou. Sans attendre, il retire mon haut et mon roi reprend son territoire : une main sur mon ventre, promesse de notre avenir, et l'autre sur ma poitrine alourdie de désir. Je grogne de plaisir et instinctivement, j'ondule contre lui. Je sens sa dureté sur mes fesses. Raphaël ne me voit pas comme je me vois et ma respiration se libère à ce constat.

Malgré notre mini-nous qui grandit, qui modifie mon corps, il me trouve belle. Mes bras passant au-dessus de nous lui capturent la nuque. Mes doigts caressent son cou. Sa main libre glisse à la lisière de mon shorty et je m'empare de ses lèvres offertes.

Ce baiser nous affranchit de nos peurs. Il est tendre, plein de questions et de réponses encore plus belles. Je me retourne, lui fais enfin face intensifiant notre baiser . Il devient sauvage, violent, réanime la mémoire de nos sens. Ses mains se perdent dans mes cheveux, les tirent et mon cou s'offre à lui. Il le dévore, me mordille le lobe des oreilles, me coupe le souffle. Je manque d'oxygène mais je ne l'arrêterai pas. J'ai plus besoin de lui que de tout l'air du monde. Il s'accroche à moi tel un naufragé, ayant enfin trouvé son île. Je me sens si fragile et si forte dans ses bras. Souls de bonheur, il rit, et je pleure. Nous sommes idiots, stupides. Nous sommes définitivement des amoureux imbéciles.

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