Le problème, à la fac, c'est qu'on n'est pas obligé de travailler.
Si vous avez déjà été au lycée, vous savez que sans travail régulier, on se plante. Et je ne parle pas de relire son cours chaque soir, non. On doit venir à chaque classe ou l'on est compté absent, et nos révisions ponctuelles sont vérifiées par des contrôles occasionnels.
Mais la fac, c'est un autre monde.
Si le lycée est une maison de redressement, la fac c'est la liberté conditionnelle.
Si vous ne voulez pas vous pointer en amphithéâtre, c'est votre problème. Tant mieux pour vous, en un sens. Certains cours ne feront que vous faire perdre votre temps. Et d'autres sont essentiels. Et les devoirs... Seulement deux fois par an, un peu plus si vous avez des projets à rendre. Donc sur le papier, vous faites ce que vous voulez. Vous révisez, vous ne révisez pas, quelle est la différence ?
Les partiels.
C'est ça la différence.
Vous avez la moitié de l'année pour réviser. Mais vous finissez quand même par n'avoir rien branlé.
Enfin si, mais l'histoire est classée tout public. Alors je n'ai pas le droit de vous en parler.
« Sugar !
J'espère que ce monologue a suffi à vous le faire comprendre, mais mon problème actuel, c'est que mes partiels approchent, et j'ai une somme de travail insurmontable à boucler.
Et le deuxième problème, c'est Thio.
— Sugar, merci merci merci d'être venu !
— Tu m'as forcé. Tu sais que je dois réviser.
— Mais tu es super intelligent, Sugar ! Ne t'inquiète pas, je sais que tu réussiras haut la main !
Il me fait un pouce en l'air, tout sourire.
Le pire, c'est qu'il y croit vraiment.
— Thio...
— J'ai besoin de toi, Sugar. Tu sais que sans toi... Je ne peux pas le faire. Et cette compétition est importante pour moi. Si tu n'étais pas venu... J'aurais déclaré forfait.
Je soupire.
Thio me tend son masque, et se baisse vers moi. C'est assez impressionnant. Un grand dadais d'un mètre quatre-vingt-quatorze dans sa combinaison blanche qui se penche vers moi, tout petit, et en jeans.
Il est sorti des vestiaires il y a quelques minutes, et les supporters de l'assaut regardent avec insistance le sabreur qui ne porte pas de masque.
Alors, je prends sur moi.
J'ai demandé à Thio d'arrêter l'escrime.
Plein de fois.
Je lui ai rappelé ce qui s'était passé, en vain, il a toujours voulu continuer. Mais jamais sans moi. Il ne fait confiance qu'à moi.Je lui mets son masque, comme à chaque fois. Je débarrasse ses cheveux qui traînent toujours partout, et le maintiens en pliant la languette. Je déteste faire ça. Je déteste mettre son masque à Thio. Je déteste l'escrime. Et je déteste qu'il en fasse.
— C'est bon ?
— Oui, Thio.
— Tu es sûr ?
— Oui, Thio.
— Il est bien accroché ? Vérifie bien !
Je secoue le masque. Son menton est bien rentré, tout est optimal.
— Oui, Thio.
— Tu en es certain ?
Je soupire, encore.
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Cyanide
Teen FictionLes médias dépeignent les relations toxiques comme l'histoire d'un bel amant violent et manipulateur abusant de son partenaire sans remord aucun. Sira aime Amande. Et bon sang, ce qu'Amande aime Sira. Pourtant, un an tout pile après le début de sa m...