Andrea, Can We Still Be Friends?

7- On se rapproche

Np: Free Nationals ft Daniel Caesar _ Beauty & Essex

-On continue de jouer au chat et à la souris ou on peut passer aux choses sérieuses ?

J'en perd mon dialecte. Je ris nerveusement, cherche une échappatoire, quelque chose, n'importe quoi à quoi m'accrocher pour faire diversion et sortir de cette situation. Mais à la fin, quand je n'arrive plus à rire ni à réfléchir, je lis dans l'éclat noisette de ses yeux qu'il est sérieux. Son sourire ne quitte pas son visage mais il a est sûr de lui et c'est dur de ne pas le prendre au mot.

-Okay Younes... hm, je pensais qu'on était sur la même longueur d'onde mais peut-être pas finalement...

-Ah ouais?

-Hum... je réfléchis et inspire profondément. Je... je ne cherche pas à me mettre en couple.

-En couple? Pourquoi?

-Parce qu'on se connaît pas...

-Je parlais pas de se mettre en couple.

-Ah non?

Il sourit encore plus. Je commence à en avoir marre de ce sourire, il prête à confusion. Il a l'air de se réjouir du fait que je me trouve en difficulté. Pendant que je réfléchis encore à comment reprendre le dessus sur la conversation.

-Tu souris toujours comme ça ?

-Tu me fais rire. Il explique.

-Tu fais grave le malin.

-Ouais?

-Ouais.

-Peut-être que je suis plus malin que tu ne le penses.

-J'pense pas non.

-Ah ouais carrément? Il éclate de rire, son rire communicatif.

Je me prend à son jeu et ricane à mon tour.

-Ouais.

-Au moins j'suis plus malin que Ahmed... avoue.

Tout d'un coup j'ai l'impression de prendre conscience des piques qu'il me lance depuis tout à l'heure. Il me parle de Ahmed, encore et encore. Maintenant que j'y pense, Younes m'a déjà avoué l'intérêt qu'il me portait. Un détail que j'avais totalement oublié. La scène de la dernière fois, à la sortie du match de boxe, le bras d'Ahmed autour de mes épaules... ça doit être cette scène qui est à l'origine de ce mépris que je ressens dans ses mots.

-Avec moi tu t'es bien marrée quand-même. Il rajoute et hausse encore les épaules. En Normandie. Il t'a fait rire comme ça Ahmed?

Il se rapproche et je recule d'un pas. En un instant il se retrouve près moi, collé à moi, son souffle mélangé au miens.

-Ouais il est marrant vite fait.

-De quoi? Je sais qu'il t'a seulement rabâché les oreilles à parler que de boxe et de Mohammed Ali et tout ça. Arrête, t'avais même pas l'air bien ce jour là. Il soulève mon visage avec sa main, me forçant à le regarder droit dans les yeux. Un peu comme maintenant. T'as l'air... triste?

Comment il fait ça ? Pour éviter qu'il n'en dise plus, je me presse de l'embrasser et succombe à la tentation. Mes bras suspendus à son cou pendant que les siens qui cherchent leur chemin jusqu'à mes cuisses, je reste attachée à ses lèvres et lui aux miennes. Avec je ne sais quelle force, il me porte jusqu'à mon lit, à quelques mètres. Il fallait qu'on élimine cette tension entre nous, il fallait que je libère ces pulsions qui me criaient de me jeter dans ses bras. Il s'arrête alors que mon boubou était déjà parterre.