32- À nos rencontres fortuites

120 10 0
                                    

Np: Supa Saian Crew_ Angela

J'ai dormis jusqu'en début d'après-midi. Quand je me suis réveillée, j'ai commencé à m'apprêter pour rejoindre Coline et Esther au domicile familial de cette dernière.

Les cheveux attachés, légèrement maquillée, je me sens prête à fermer des cartons et en défaire d'autres. Je me sens si bien dans mon nouveau jean baggy que pendant que je me préparais je faisais des squatte pour être sûre que rien ne dépasse là derrière. Aussi une petite session twerk oblige. Aller chez la martiniquaise m'a inspiré à casser mes reins et mon dos sur la playlist carribean que jouait ma baffle en attendant le uber. Dès que je reçois la notification, je met mes chaussures et quitte ma chambre d'hôtel avec mon tote bag et une odeur de beurre de coco dans l'air. Je me sens bien.

Je me sens si bien que je fais là discussion au uber et je ne me sens pas forcée à le faire. Je le sens si bien que les bouchons parisiens ne me font pas souffler. Je me sens si bien que le temps grisâtre de Paris me fait plaisir. Je me sens si bien que je répond à nouveau sur le groupe des filles, Rory et Jessica, en leur bombardant des photos de ma grosse tête. Contentes d'avoir de mes nouvelles, elles me répondent rapidement et la conversation s'agite.

Aliou, mon uber, me dépose tout juste devant le hameau et me dit aurevoir en me priant de faire attention aux "charos" d'ici. Je lui lance un "adieu" et sors en souriant. Un dernier coup d'œil à mon gloss sur ma caméra selfie et je suis prête à me lancer vers l'immeuble de mon amie. Je me sentais si bien que je n'avais pas aperçu la personne qui attendait à l'interphone. Je me sentais si bien que je ne me suis aperçue de sa présence que lorsque cette personne m'a ouvert la porte de manière si galante qu'il fallait que je la regarde pour la remercier. Je me sentais si bien, et pourtant il a fallut que ce soit sur ses yeux noisette que je tombe. Avec un sourire arrogant, il lève un sourcils et attend tout juste un instant avant de déclarer:

-Ah mais oui, c'est vrai que tu ne dis jamais merci.

-Merci. Je dis sèchement avant d'entrer sans l'attendre.

Tout de suite je vais à l'ascenseur et appuie nerveusement en pensant le faire arriver plus vite. Mon cœur bat si vite, comme si j'avais peur qu'il se passe quelque d'imprévu. En attendant, le voilà qui sourit encore. Cette situation a vraiment l'air de l'amuser.

-Qu'est-ce qui te fait rire encore?

-Rien. C'est juste drôle la manière dont on se croise toujours dans ce genre de situation. Pourtant c'est pas si choquant vu les amis qu'on a en commun.

-C'est ça.

-Tu peux pas nier que c'est marrant quand-même.

Je passe ma langue bruyamment sur mes dents, me rendant compte que rester en sa présence me rend plus nerveuse que prévu. J'avais dans les projets de le revoir un de ces quatre et lui dire clairement ce que je lui reprochais. Quelque part dans ma tête c'était prévu, mais dans un futur tellement moins proche. Je ne suis pas prête à l'affronter maintenant. Ça c'est clair.

Je me met à regarder autour de nous, les mains dans les poches pour faire passer le temps et éviter de discuter trop longtemps. C'est là que je tombe sur la notice la plus pourrie du monde.

-Ascenseur en panne. Je le notifie en lui montrant le bout de papier scotché sur la porte d'entrée.

-Oh putain.

-Ouais. Je soupire saoulée.

Mon regard se tourne vers la cage d'escaliers douteuse. Monter cinq étages ne me réjouis pas. Au contraire, maintenant que ma bonne humeur a été atténuée, je me sens irritée par le simple fait de gravir ces marches avec Younes derrière moi. Cette vision m'énerve aussi. Alors je lui rend son acte de galanterie.

Andrea, Can We Still Be Friends?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant