30- Reste sobre

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Np: Kendrick Lamar_ swimming pools (Drank)


L'avantage d'être saoule chez sa copine c'est que je suis sûre de dormir sur le canapé et me réveiller sur le canapé. Enfin, j'étais sûre de ça jusqu'à ce que, à cause des rayons de soleil dans mes yeux, et du bruit polluant de circulation, je me réveille sans reconnaître le canapé bleu de Killian. Ma tête bourdonne encore plus quand je vois en face de moi un grand poster de Mohammed Ali. Je suis partagée entre l'illusion et la réalité. Entre le rêve et le réveil.

Des bribes de la soirée d'hier me reviennent. Après le départ des garçons, Coco, Esther et moi avons fait notre petite soirée entre filles. Discussions, jeux d'alcool, chorégraphies improvisées sur mes chansons, se raconter nos vies, boire encore... ouais, on a pas mal bu oui, c'était le but de toute façon. En revanche, je me souviens qu'on était toutes les trois déchirées quand les garçons sont rentrés. Je me rappelle avoir délibérément ignoré Younes même si Coline était k.o sur le canapé. Ma profonde amertume était ressortie lorsque, devant nos amis, il a tenté de jouer au petit ami exemplaire en vérifiant si j'allais bien et si je voulais rentrer. Je me souviens avoir pris un dernier shot avec Esther, "pour la route" qu'elle avait dit. Ensuite j'ai fermé les yeux sur le canapé bleu... non... j'ai pris les escaliers pour descendre... non, je- j'ai.... qu'est-ce que... je ne sais plus ce que j'ai fais après...

Soudain, sortant de nul part, le son d'un téléphone qui vibre et bourdonne dans mes oreilles. Sûrement le mien. Dans tout ce flou et ces hypothèses nébuleuses, j'essaie de retrouver l'appareil sous les draps ou sous le lit de Younes... wait... le lit de Younes? Qu'est-ce que j'ai manqué ?

-Merde... putain... fais chier. M'énervais-je en constatant bien l'environnement autour de moi.

L'étagère remplie de livres, le chevet de lit à droite avec dessus le livre du petit prince en arabe littéraire, la lampe de chevet en fin de vie... les draps verts sauge, son odeur corporelle sur les coussins, la corde à sauter qui traîne parterre à côté d'un fast-charger Iphone et de poids pour les jambes. Il n'y a aucun doute, je suis bien dans la chambre du boxeur. Mais lui où est-il ?

Le téléphone continue de vibrer et me martelle le cerveau. Je le retrouve dans mon sac au bas du lit. Je venais seulement de le saisir lorsque l'appel a coupé. C'était lui qui appelait. Quel jour on est? Quelle heure il est? Ma mémoire met du temps à récupérer de la cuite d'hier. Je m'intéresse à mon écran et à mes notifications quand Younes me rappelle. J'hésite un instant avant de décrocher.

-Hm?

-Tu dors toujours ?

-Qu'est-ce que je fais chez toi?

-Bah hier tu disais que tu voulais rentrer chez toi.

-... Et du coup?

-Tu disais que tu voulais rentrer chez toi et appeler un uber, ce qui était débile puisque j'étais là. Je t'ai ramené à ton hôtel mais tu étais incapable de te souvenir du code de sécurité pour l'entrée de nuit, ni de là où était ta clé de chambre.

-Ma clé de chambre est toujours dans la poche interne de mon sac à main.

-Bah t'aurais dû me dire ça tout à l'heure vers 3h du matin devant l'hôtel.

-Putain... je marmonne en passant ma main dans mes cheveux emmêlés.

-Du coup c'était pour savoir si t'étais réveillée einh. Moi j'ai bouclé mes rendez-vous pour la journée, je suis en train de rentrer. Tu veux que je te prenne un truc?

Andrea, Can We Still Be Friends?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant