Andrea, Can We Still Be Friends?

13- La belle au bois stressant

Bientôt deux semaines que j'alterne entre le boulot, les réunions et bien-sûr les rendez-vous improvisés avec Younes. Que ce soit pour regarder un film, découvrir un nouveau salon de thé, faire du vélo en pleine nuit, voir des expositions ou juste se partager des m&ms en s'asseyant quelque part, tous les prétextes sont bons pour passer du temps ensemble. Et j'apprécie le fait qu'il n'y ait plus cette pression entre nous. Je suis convaincue qu'il s'agit du meilleur choix que j'ai pu faire depuis longtemps. Le doute, la honte, l'anxiété, tous ces sentiments s'étaient envolés. Je pouvais désormais vivre cette expérience avec lui sans avoir peur de mes propres sentiments.

Mes séances au studio se passent mieux. Les choses avancent même si Nyle reste toujours aussi difficile à appréhender. Bref, que du bonheur. Cette sensation d'aller de l'avant me met de si bonne humeur que j'en suis venue à oublier tous mes petits soucis quotidiens, toutes les tracasseries habituelles... mais comme à chaque fois que je m'autorise à aller de l'avant, il y a toujours mes cauchemars pour me rappeler que les choses de la vie, ont leur propre volonté, et leur propre désirs. Alors ces choses reviennent la nuit, me réveillent et me ramènent dans une autre réalité. Celle que je veux fuir à tout prix. Celle du passé.

Parfois j'arrive à passer à autre chose, parfois je réussi à positiver, mais parfois je reste paralysée et le souffle coupé. Et quand je reviens à moi, je ne suis plus "moi"...

-ANDREA?!!!!

Np: Tkay Maidza_ where is my mind?

Je me réveille en sursaut puis me lève machinalement. Mon rythme cardiaque est anormal, mon cœur bat trop vite, et ma respiration est lourde, comme en hyperventilation. J'ai peur, très peur. J'essaie de me calmer et essuie ma transpiration qui s'écoulait en gouttelettes de mon front jusqu'à mon cou. Qu'est-ce qui se passe? Il s'est passé quelque chose.

-Andrea! Tu vas bien?

Sans lui répondre, je jette un coup d'œil à ma montre. Il est 2h du matin. J'ai probablement mangé trop de sucre. Je crois. Ça fait longtemps que je n'ai pas fais de cauchemar aussi violent. Puis, il faut que j'appelle ma mère, ça fait longtemps que je ne l'ai pas eu au téléphone. Peut-être que quelque chose lui est arrivé. Quelque chose s'est forcément passé.

-Andrea?!

Je l'ignore encore et me met à chercher nerveusement mon téléphone comme une possédée, effrénée et sourde en plus. Probablement dans la salle de bain... ah! Non! Je ne suis pas dans ma chambre d'hôtel. Où est-ce que je suis alors? Où est mon téléphone? Il faut que j'appelle ma-

-Andrea! Ton téléphone sonne-

-Mon téléphone. Je répète en courant là où le son me mène.

-Andrea, pourquoi tu t'agites, qu'est-ce que tu cherches? T'as fais un cauchemar? Qu'est-ce qu'il t'arrive?

Il vibrait et sonnait sur la table basse du salon. Quand je vois le nom s'afficher sur l'écran, je pense saisir ce qu'il se passe. Je décroche en panique, j'entends la voix de Leandro et fait taire solennellement celle de Younes.

-Elle est morte.

-Qui?

-Ma maman Kani... Paloma est décédée. C'est finit...

-Oh mon... Leandro, je suis vraiment désolée... je suis vraiment, vraiment désolée.

Mes jambes me lâchent et je m'écroule sous le choque. Nous voilà tous les deux en train de pleurer au téléphone. Moi parce que j'ai mal pour lui, lui parce que c'est sa mère qui est partie.