Un couple dysfonctionnel qui fonctionne, ça va forcément aller loin, non ?
Andrea est une jeune femme, chanteuse et musicienne, passionnée par peu de chose mais ouverte à tout. Mais comme tout le monde, elle a son lot de trauma à gérer. Peur de l'at...
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Quand je me réveille sur mon divan, il est encore 3h du matin à ma montre. J'avais les vêtements de la veille et mon visage avec un reste de maquillage. Je me suis précipitée à la douche avant de rentrer dans mon pyjama. Je comptais retourner dormir quand j'ai reçu un appel venant de Jessica.
-Jessica?
-Maya est aux urgences, elle a fait une overdose, j'ai peur, viens vite s'il te plaît.
-Oh mon Dieu. Je me met en route.
J'oublie que je suis en chaussons. J'oublie mon bonnet en satin sur la tête. J'oublie aussi que je suis en pyjama. À vrai dire, plus grand chose ne compte. Seulement mon sac, mon téléphone et mes clés de voiture. Je me précipite vers l'hôpital que Jessica m'a indiqué. Quand j'arrive aux urgences, je la cherche mais ne l'a voit pas. En revanche, je vois Rory qui m'a l'air aussi affolée et qui se précipite vers moi.
-Oh Drea, you're here, thank God! Elle me sert dans ses bras et je fais de même.
Ensemble, on cherche Jessica qui finit par arriver plusieurs minutes plus tard. En pleure, elle essaie de nous expliquer ce qui s'est passé.
-On était là toutes les deux. Elle allait bien. On était chez moi. Elle était chez ses potes avant et elle m'a demandé si elle pouvait dormir chez moi puisque c'était à côté... j'ai dis oui bien-sûr... je savais qu'elle n'étaitpas dans son état normal, mais il n'y avait rien d'inhabituel... et puis elle est tombée raide morte, comme ça, devant mes yeux. Elle s'est mise à convulser, puis à baver... ses yeux étaient vitreux et- et son corps brûlait. J'avais tellement peur, c'était horrible, horrible, horrible.
Je ne peux plus m'empêcher de m'en vouloir. L'état de Maya a toujours été préoccupant. Mais pendant que Jessica ou Rory essayait en permanence de lui faire entendre raison, moi je ne me suis jamais sentie à la bonne place pour la critiquer. Après tout, moi aussi j'ai des comportements douteux. Moi aussi je fume jusqu'à l'excès, moi aussi je bois jusqu'au coma éthylique. Quand je me sens débordée, je fais tout dans l'excès, je pleure, je m'affame, je deviens dangereuse pour moi-même. Avais-je vraiment le droit de la supplier d'arrêter? Chacun son poison...
Quelle manière débile de traiter son entourage. Je le sais maintenant. La théorie du "ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu'on te fasse". J'avais tellement peur d'être jugée que je me suis forcée à ne pas faire attention aux autres. À ne pas dire tout ce que je pensais parce que j'ai toujours eu peur de ce qu'on pouvait réellement penser de moi. C'était plus facile pour moi de faire semblant de m'en foutre, plutôt que de confronter réellement le problème. Mais j'en ai marre de vivre comme ça dans la peur constante. De porter un masque pour éviter que les gens me jugent. De faire semblant de regarder ailleurs quand mon regard brûle de jalousie sur la relation de Younes et Esther. Par exemple.
