71- Ce qui nous appartient

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Np: Tyler, The Creator_ BEST INTEREST

Younes pov:

J'etais surpris. Écouter ma voix sur une instru ne m'a fait ni chaud ni froid. Juste légèrement irrité, comme un moment gênant quand on attend qu'il passe. Elle avait raison Andréa, c'était vraiment nul comme couplet.

Nyle- Well, vois le bon côté des choses mon ami, ton couplet n'est pas le pire.

Coline- Mdrrr Farid et Killian vous ont tapé.

-Donc je dis aurevoir à mon rêve de devenir rappeur?

Coline- Tu l'enterre et tu l'oublie.

-Tu penses la même André ? André!

Son regard était dans le vide pendant encore quelques secondes, puis elle relève les yeux vers moi et me fait répéter la question:

-Je devrais mettre un terme à ma carrière de rappeur?

Elle sourit et secoue la tête négativement.

Andréa- Tu vas y arriver un jour.

Nyle- Elle ne veut juste pas te vexer.

Coline- C'est clair... Bah dis-donc, c'est le grand amour tous les quatre.

Assise en tailleur sur la méridienne du canapé, les trois animaux ont réussi à trouver confort autour d'elle. Il fallait admettre qu'elle a toujours eu quelque chose de rassurant. L'un avait sa tête posée sur sa cuisse, l'autre s'est posé dans le creux de ses jambes, et le dernier somnolait juste à côté d'elle pendant qu'elle le caressait tendrement. Cette image dégageait un charme que j'aurais voulu admirer pendant encore un moment. Mais il fallait se réveiller et vite.

Andréa- Ils sont sympa aujourd'hui.

Coline- Apparemment. Tu veux les garder?

Andréa- Ah non! Là parcontre c'est abusé.

-Je reviens, je vais fumer. Ah, André t'as un briquet ? J'sais plus où est le miens.

Andréa- Il doit y en avoir un dans ma chambre, sur le chevet.

Je retire mes chaussures avant de me balader dans le reste de l'appartement. Je sais qu'elle n'apprécie pas l'idée de se balader avec les chaussures de dehors à l'intérieur. Je reprend mes habitudes et serpente les couloirs jusqu'à sa chambre qui, elle non-plus n'avait pas changé. Par curiosité, j'ai tout de même ouvert le tiroir de sa commode, celui dans lequel je laissais mes affaires parfois. Vide. Ah.

Sa chambre? Comment la décrire. On aurait dit une chambre d'hôtel. Comme si elle n'habitait pas vraiment là. Il y a toujours des valises pleines qui sont dans le coin, comme si elle était constamment prête à partir à tout moment. Des draps tout blancs comme si personne ne dormait jamais dedans. Quelques bijoux qui trainent à gauche à droite, puisqu'elle adore ça les bijoux. Une odeur de café et de sucre dans l'air. C'est une pièce à la fois impersonnelle et très intime en même temps.

Je nous revois paraisser dans ces draps. Rire et vivre. Parler et chanter. S'aimer aussi. Passionnément, bien souvent. Et puis je nous revois nous disputer. Qui aurait cru que Manal causerait autant de dégâts dans mes amitiés et dans mes relations intimes?

Sans plus tarder, je trouve le briquet et retourne au salon pour le traverser et me retrouver sur la terrasse. Le joint dans ma poche a survécu. Je l'allume et profite pour prendre des nouvelles de la maison par Yara.

Andrea, Can We Still Be Friends?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant