Chapitre 57

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Comme tout les jours, on vient m'apporter un plateau-repas, comme tout les jours on me donne un gant de toilette pour me nettoyer, comme tout les jours je perds de plus en plus la notion du temps et je compte plus le nombre de fourmillements j'ai dans les mains à force de rester attaché comme ça.

D'après les dires de Gallo, ça fait cinq jours qu'Alessandro a dû recevoir des rush de la caméra qui me surveille en haut.

Et inconsciemment je souris parce que je leur avais bien dit qu'il ne viendrait pas et encore aujourd'hui j'avais raison.

J'ai mal au cœur de savoir qu'il m'a remplacé, mais en même temps on n'était rien lui et moi.
Et puis tout nous séparés à l'époque, tout.

Si il est heureux avec cette jeune femme et bien tant mieux, Tam avait raison son statut fait peur, mais c'est quelqu'un de bien.

Je me demande ce que je vais devenir, est-ce qu'il va me relâcher quand il verra que mon kidnapping ne servira à rien ?
Est-ce que je vais retrouver ma vie d'avant ?
Est-ce qu'il va me laisser tranquille ?

Car une chose est sûre quoi qu'il fasse de moi, je ne le veux pas dans ma vie.

Des coups de font se font entendre de l'extérieur et je lève les yeux au ciel, tout les jours c'est même cirque.
Ses abrutis s'entraînent pour rien, pour soit disant se préparer à l'arrivée des italiens.

En sachant qu'il y a déjà eu deux entraînements aujourd'hui et que ceci est le troisième, je suppose qu'on doit être pas loin de 17h ou 17h30.

C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour essayer de me repérer dans l'espace-temps.

Je regarde le bouquin sur mon lit et je me dis que je devrais encore le relire malgré que je commence à connaître les aventures de D'Artagnan par cœur.

Je me pose sur le lit et viens ouvrir la première page du livre pour relire une énième fois ce roman d'aventures.

J'entends la porte de la chambre s'ouvrir, mais comme à mon habitude je ne fais comme si je n'avais rien vu, ni entendu surtout si c'est pour voir entrer Angelo et me regarder avec un regard de tueurs pendant une heure.

Cependant je sursaute quand j'entends des coups de feu répétitifs qui n'ont pas l'air d'être dehors, mais dedans et je relève la tête vers la porte et mon cœur s'arrête de battre immédiatement.

«Alessandro » dis-je doucement alors qu'il me fixe tandis que j'en fais de même.

Nous sommes interrompus par une tornade blonde qui arrive à ses côtés que je ne connais pas.

«Vite, il faut se dépêcher » dit-elle en me regardant.

Alors c'est elle sa nouvelle copine, ça me tue de le dire mais elle est ravissante.

Alessandro limite incapable de bouger, elle récupère les clés près de la porte et vient à mon chevet me libérer des bracelets et de la chaîne.

«Oh putain » dis-je en me massant les poignées alors qu'ils sont tout bleus.

«On ferait mieux de partir avant qu'ils ne viennent ici » dit-elle alors que je la regarde, mais je suis incapable de lui rendre le sourire qu'elle me fait.

Je me dirige vers la porte, mais surtout vers lui et je me retrouve très vite intimidé sous son regard.

Il est vrai que la dernière fois qu'on s'est quitté, ce n'était pas fameux et à vrai dire j'ai du mal à croire qu'il soit devant moi.

Des coups de feu qui approchent de plus en plus nous sortent de notre fixation.

«Vite sortons de là» dit-il en passant devant tout en braquant son flingue alors que sa copine l'imite tandis que je les suis.

Nous arrivons à l'étage ou les coups de feu ne cessent d'être tirés si bien que des fenêtres éclatent et que ce qui s'apparente à un salon n'en est plus un désormais.

Pour la première fois depuis presque trois semaines, je revois la lumière du jour et le soleil est sur le point d'aller se coucher.

Je les suis dehors et je vois alors Angelo se battre avec Almaro alors qu'au loin Gallo est protégé par ses hommes.

Je ne compte pas le nombre de personnes présentes dans le jardin, mais j'ai l'impression de vivre une guerre en direct.

«PAR LÀ » s'exclame Alessandro en criant au-dessus des balles.

Nous nous dirigeons vers le fond du jardin où se trouve Miranda en mauvaise posture, très vite aidé par la blonde qui vient tirer sur les hommes de Gallo.

«À TERRE» s'exclame Alessandro alors que je ne perds pas de temps et je me mets au sol n'ayant pas de quoi me défendre.

Les tirs s'enchaînent et je viens protéger ma tête avec mes mains, ce qui est totalement ridicule j'en suis consciente.

Je viens ramper pour me cacher derrière un pot de fleurs, alors que les deux camps sont littéralement en train d'ouvrir le feu et je vois des corps tomber au sol inerte.

«Allez rends-toi Alessandro, tu vois bien que tu n'es pas en état de vaincre » s'exclame Gallo.

«Moi vivant, je n'arrêterai pas » dit-il.

«Alors tu vas sacrifier tout tes hommes pour une femme » dit-il.

«Ce n'est pas pour une femme, mais pour mon héritage » dit-il.

Aie, ça fait mal.

Les coups reprennent et étant à l'abri je pose mon regard sur Alessandro et sa blonde, côte à côte et ça me fend le cœur.

Bordel, je sers à rien ici.
Je regarde autour de moi pour essayer de trouver une arme, mais aucune n'est libre ou alors il faudrait que je passe du côté de Gallo et ça c'est hors de question.

Des mains sur mon corps me font crier de peur et je me retourne vers Enzo.

«Espèce de connard, tu m'as fait peur » dis-je.

«Moi aussi je suis content de te revoir » dit-il dans un sourire sincère que je lui rends également.

Il vient se poser à mes côtés et tire de son côté vers ses adversaires et je le regarde faire ne pouvant que faire ça...

Voilà le chapitre 57, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Livia Mancini et le Joker Où les histoires vivent. Découvrez maintenant