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- Aria.

- Je sais ce que tu vas me dire et je suis désolée d'avance-

Je suis coupée par une gifle soudaine de ma mère. J'ai arrêté de les compter.

- Regarde toi Aria. Tu m'avais dit hier soir que tu savais te gérer. Iris m'a appelé, elle était morte d'inquiétude, elle ne te retrouvait plus et tu ne répondais plus au téléphone. Ma mère prend une longue inspiration. Je vais te poser la question une fois, où as-tu dormi ?

Je bégaie alors, je ne sais pas quoi dire, il faut que je mente. Si je dis la vérité, je ferais passer Kylian pour un menteur également, je déteste ça. Il ne le mérite pas.

- Ça ne te regarde pas.

- Oh que si, ça me regarde. Tu crois que je suis née de la dernière pluie ou quoi ?

Ma mère attrape violemment mon bras, exactement là où elle m'a tapé la dernière fois. Une douleur lancinante m'envahit.

- Aie, tu me fais mal. Soupiré-je, les larmes aux yeux.

- Et toi, tu crois que tu ne me fais pas mal en dormant chez le faux copain de ta sœur ? Arrache-t-elle en me poussante et en me lâchant. Elle s'appuie sur le plan de travail comme si elle allait tomber en arrière. Tu sautes vraiment sur tout ce qui bouge.

Je suis terriblement mal à l'aise, je ne sais pas comment m'expliquer ni justifier mes actes, je ne peux pas incriminer Kylian.

- Maman, j'ai dormi chez lui car il m'a retrouvé dans un état pitoyable, il n'a rien fait de mal, j'ai dormi sur le canapé et-

- Aria. Tais-toi par pitié. Sors encore une fois de cette maison sans mon autorisation, et tu finis dehors. Sans une miette.

J'aquiesce, en silence, tandis que ma mère quitte enfin la pièce, en soufflant. Je m'effondre au sol comme une enfant de 10 ans. Le carrelage est terriblement froid mais c'est presque agréable. J'ai tellement mal au coeur que n'importe quelle douleur physique me change les idées. De rage, j'envoie valser un verre qui s'explose au sol. Je soupire, une légère entaille apparaît lentement sur ma main.

Je suis prisonnière, prisonnière de cette famille et de cette héritage. Et je pourrais tout donner pour une once de liberté et de libre arbitre.

Je ramasse les débris de verre sans gants, avant de les mettre à la poubelle. Je mets mon téléphone à charger, il faut que j'appelle Iris pour m'excuser.
Il reste encore du verre partout, mais mes yeux sont trop embués par les pleurs pour tous les ramasser.

- Tu as besoin d'aide ? Soulève une voix masculine.

J'essuie rapidement mes larmes, malgré le sang qui coule de mes doigts.

- Non, c'est bon, merci.

Les pas se rapprochent, je suis assise les genoux à terre, je peux voir deux mocassins chasser les bouts de verre. Le métis s'abaisse finalement et prend un torchon pour ramasser les derniers éclats.

- Je ne savais pas que tu avais des problèmes de colère. Ricane Kylian.

- C'est pourtant ce qui me caractérise.

Assise, je n'arrive pas à me relever, je n'ai pas la force. Mes plaies me piquent. Après avoir jeté les derniers morceaux de verre, Kylian pose ses yeux sur mes doigts.

- T'as pas mis de gants ? Mais n'importe quoi Aria.

Je hoche la tête, avouant mon erreur. Kylian attrape ma main et l'inspecte, sa main est chaude comparé à la froideur du carrelage.

HURRICANE - k. mbappeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant