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— Kylian

- Vous réglez par carte ?

Je hoche la tête affirmativement tandis que Aria se dandine, impatiente. Les regards curieux se posent sur nous, comme c'est devenu habituel ces derniers temps. Nous nous apprêtons à partir dans trois jours, et Aria a passé des semaines à trier ses affaires, réorganisant ses livres, ses vinyles et ses robes en lin. Je ne peux m'empêcher de ressentir un pincement d'amertume en repensant au fait que je ne pourrai plus participer aux Jeux Olympiques en partant pour Madrid. La décision de Perez a été difficile à accepter, non seulement pour moi mais aussi pour Thierry. C'est le jeu, après tout, on ne peut pas tout avoir dans la vie.

Le jeune vendeur prend le temps d'emballer la belle robe d'Aria. J'ai passé des heures à insister pour pouvoir lui acheter, malgré ses protestations pour que je garde mon argent. Mais elle a fini par céder, notamment sous l'attrait de cette magnifique robe violette à volants qui la met si merveilleusement en valeur. J'avoue, en la voyant la porter dans cette cabine d'essayage, j'ai dû serrer les dents pour ne pas me jeter sur ses lèvres.

- Et toi ? Tu vas porter un costume ? T'as plutôt intérêt. Me coupe-t-elle dans mes pensées.

- Mh. Laisse-moi réfléchir.. Non.

Aria affiche un air blasé mais elle est coupée dans son élan. Le vendeur tend la poche à la brune, qui la récupère avec un grand sourire. Aria se tourne vers moi pour déposer un baiser délicat contre ma joue en guise de remerciement.

- Merci mon cœur.. Soupire-t-elle, presque gênée du prix de cette dernière.

- C'est un cadeau que je me fais à moi-même de pouvoir te mater toute la soirée avec. Ne me remercie pas.

- Idiot. Ricane-t-elle en glissant sa main dans la mienne.

Ce soir, c'est enfin le moment de dire au-revoir à Paris. De refermer le chapitre pour en ouvrir un autre. Aria est à la fois surexcitée, sur les chapeaux de roues depuis ce matin pour que toi soit parfait, et nostalgique. Elle a pleuré quelques fois cette semaine. Sa mère ne lui adresse plus la parole mais on a pu recevoir Liz quelques soirs, qui semble ouvrir les yeux à son tour. Elle aussi, a envie de départ, et c'est légitime. Elle tenait grâce à Aria, c'est tout.

On peut aussi dire qu'on vivait à 3 cette semaine. Iris n'a pas quitté le salon, à vrai dire j'ai plus vu Aria dans ses bras que dans les miens. Je ne vais pas me plaindre, je l'aurais pour moi tout seul à Madrid.

Aria se précipite vers la voiture et claque rapidement la portière après que je sois rentré.

- Bon. Alors il faut que le traiteur vienne s'installer à 14h30, comme ça on installe déjà le plan de table et après j'irais chercher les fleurs et-

- Bébé. Je la coupe en la voyant déblatérer sa liste interminable. C'est une soirée avec nos proches. Tu te rappelles quand même ?

Aria s'arrête en soufflant comme pour reprendre un rythme de respiration normale.

- Je sais mais imagine que je sois à côté de la plaque. C'est ma dernière fête en tant que parisienne, j'ai le droit de vouloir que tout soit parfait.

- Il est vrai.. Mais je ne pense pas que Tchaga ou Iris te jettera un verre au visage si le glaçage du gâteau est rose et pas bleu, mh ?

Elle soupire tandis que je glisse un doigt sous son menton. Elle sourit faiblement.

- Tu as raison. Je me fais tout un sang d'encre pour rien.

- Effectivement. Je ricane en posant ma main contre sa cuisse pour calmer ses tremblements.

HURRICANE - k. mbappeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant