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— Aria.

- J'ai pas envie de parler de ça maintenant, Maman. Je te rappelle quand on rentre.

Je raccroche, contrariée et triste. J'ai très peu d'échanges avec ma mère, ce n'est pas nouveau, mais lorsqu'elle s'inquiète pour moi, c'est que la situation est excessivement triste. Je scrute mon écran lumineux, ne sachant pas si je dois écouter ses conseils, complètement tiraillée par la haine et la rancoeur. Je tapote nerveusement sur le profil facebook de l'homme qui a le plus partagé ma vie avant de s'en aller brutalement. Je divague dans mes pensées meurtrières, celles qui me poussent toujours à faire des choses que je regrette. J'observe sa dernière publication. Sa main entourant celle de son fils, sur un lit d'hôpital. C'est peut-être moi le problème finalement, je suis qu'une gamine capricieuse obsédée par l'absence de son père, mais il a un autre fils. Et ce fils va mal. Je devrais l'appeler, faire l'effort d'aller vers lui, mais c'est trop difficile.

Je n'ai toujours pas trouvé la réponse à la raison de son départ, j'avais l'impression d'être parfaite quand il était là. Il me le disait même, j'étais parfaite. Alors pourquoi m'abandonner ? Déguerpir sur un autre continent ?

Je maintiens mes larmes au fond de ma gorge, malgré cette boule d'angoisse grandissante. J'aimerais redevenir une petite fille parfois, goûter à nouveau à l'insouciance de l'enfance, où j'étais préservée des adultes et de leurs histoires.

Je sens quelqu'un s'assoir à ma gauche silencieusement, le parfum à la vanille qui s'immisce dans mes narines m'indique l'identité de cette personne.

- C'était Maman ? Soupire Liz.

- Mh, oui.

S'il te plait Liz, ne me demande pas si ça va, ne dis rien, fais comme si de rien n'était...

- C'est à cause de Papa, ça va ?

Je plante mes ongles dans le cuir de l'accoudoir du siège. Soufflant profondément pour ne pas m'effondrer en pleurs devant les employés de Dior et par la même occasion, Kylian. Ce dernier m'épie plus loin, et sa présence me rassure en quelque sorte.

- Son fils, il est malade tu sais.. Maman m'a demandé de l'appeler par politesse, je verrais plus tard. C'est pas le moment.

Je suis froide, sèche. Je ne laisse rien déborder, réfléchissant aux mots exacts que je dois utiliser pour ne pas paraître trop touchée. Liz se lève, elle comprend que j'ai besoin d'être seule. Mais quand le métis s'approche de moi, curieux, j'ai du mal à retenir mes larmes. Putain, je suis à bout de nerfs.

- Tout va bien ? Me glisse-t-il.

- Ça va. Ne t'inquiètes pas.

- Tu mens. Râle-t-il.

- S'il te plait, Kylian. On en parlera plus tard.

Il lève ses yeux pour me scruter et voit bien que je suis au bord de craquer, son regard s'adoucît immédiatement, je peux sentir la chaleur de son amour d'ici. Au même moment, Olivia nous demande d'embarquer. Le placement n'est pas le même qu'à l'aller, l'avion est moins luxueux. Je m'installe à côté de la fenêtre, Kylian s'empare vivement de la place à côté de moi, Liz s'assoit à la suite.

J'avoue avoir besoin de dormir, je suis explosée. Liz a bien dormi, quand on est arrivés dans la chambre, elle ronflait même. Elle n'a rien remarqué de suspect à premier abord. Je recouvre mes yeux d'un masque, je suis surprise de voir Liz faire pareil.

Elle a bu combien de shots pour être fatiguée comme ça ?

Olivia, soucieuse du détail, nous balance un plaid en tartan, parfait pour une sieste. Kylian sourit, je sais déjà ce qu'il a en tête. Ce dernier déplie le plaid, assez long pour couvrir nos 3 paires de jambes.

HURRICANE - k. mbappeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant