HURRICANE - k. mbappe

23

— Kylian.

- Ma petite sœur ? Sérieusement Kylian ?

J'ai excessivement mal à la tête, et la lumière aveuglante de la fenêtre de la cuisine n'arrange rien. Mes yeux ont du mal à s'ouvrir, il n'est que 7h du matin.

- Liz, quand est-ce que je vais t'expliquer qu'il ne s'est rien passé bordel. Sifflé-je entre mes dents.

- Ah oui ? Te retrouver collé à ma sœur dans un lit, c'est ça que tu appelles "rien se passer" ?

Je déglutis difficilement. Liz a débarqué dans la chambre il y a tout juste une heure et ça m'a réveillé. Je l'ai trouvé sceptique sur une chaise, plongée dans une profonde réflexion. Je l'ai alors amené dans la cuisine pour en parler. Elle ne semble pas vraiment énervée, mais très embêtée.

- Écoute, ta sœur allait mal, et si toi et ta mère avaient assez de jugeotte pour le voir, j'aurais pas à la réconforter à chaque fois que je la vois. Rétorqué-je.

Merde j'y suis peut-être allé un peu fort. Mais c'est la vérité, personne ne s'occupe d'Aria. Malgré tout, Liz semble blessée et outrée par ce que je viens de dire.

- Écoute Kylian. Commence-t-elle en inspirant profondément. Je t'ai déjà dit que j'en avais strictement rien à faire de qui tu fréquentais en cachette, de tes coucheries et autres. On ne se doit rien, c'est vrai. Malgré tout, je fais tout pour que ce contrat se passe bien, nos salaires ont explosé, les marques se tuent entre elles pour utiliser notre couple, les médias sont ravis. Tout fonctionne à merveille. Mais si à chaque fois qu'on se voit pour redorer notre image à un quelconque événement, tu t'échappe dans des locaux avec ma sœur, ça risque d'être compliqué de le camoufler très longtemps.

- Je sais Liz, je sais tout ça. On a ni couché ensemble, ni parlé couple. Loin de là.

Liz se lève de la chaise haute pour aller se faire couler un café, profondément déboussolée.

- Tu sais très bien que ça va être un enfer pour tout le monde. Toi, moi et Aria. Ça ne pourra jamais fonctionner entre vous, tout est réuni pour que ça ne fonctionne pas. Et je ne dis pas ça par jalousie ou par haine, je protège ma sœur.

- Non, tu ne protèges pas ta sœur. Elle est souffrante, et personne ne fait rien. Tu crois que c'est pourquoi qu'elle me laisse l'enlacer, la faire sentir vivante ? Parce que je suis sans doute le seul qui la laisse s'exprimer. 

Liz s'approche de moi, les bras croisés, un air vindicatif sur le visage.

- Je t'aime bien Kylian, mais là tu dépasses les bornes. Touche à ma sœur encore une fois et je te jure que ça ne passera pas. Siffle-t-elle.

- T'es vraiment trop bizarre, ma parole, je vois pas ce que ça peut te faire. Ricané-je, agacé.

- Elle va s'attacher à toi, et quand les médias vont vous cramer, elle va s'en prendre plein la tête et toi avec. Tous nos efforts seront inutiles, Aria redescendra dans les entrailles de l'Enfer, elle devra te quitter et tout se passera mal. Tu ne peux pas dire que je ne t'avais pas prévenu.

- Alors quoi ? Je dois complètement omettre mes sentiments ? Les balayer comme si ils n'existaient pas ? Tu peux pas me faire ça Liz.

- Tu es putain d'égoïste, pense à elle avant de penser à toi. Merde Kylian, tu la mets dans le merde, on est tous dans la merde à cause de toi ! Si j'avais eu deux soeurs, tu les aurais mis toutes les deux dans ton lit ? C'est ça ? Tu peux pas te tenir sérieusement ? S'agace fortement Liz.

Je lui fais signe de baisser le ton, Aria dort encore et je n'ai pas envie qu'elle se réveille, après tout. Elle ne doit pas à assister à ça. C'est à moi de tout arranger.