HURRICANE - k. mbappe

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— Aria.

Mais quelle idée de merde.

Allongée sur un tranzat chauffé par la lumière agréable du soleil, je repense naïvement à hier soir. Et à ce que j'ai pu promettre.

"Je veux bien parler à ta mère".

Non ! Non ! Aria, putain..

Je sirote silencieusement mon cocktail, plongeant mon regard dans la surface miroitante bleue de l'eau de la piscine, les souvenirs ressurgissent en boucle. Notre conversation, nos baisers, nos promesses.. Je mords ma lèvre inférieure sans m'en rendre compte et laisse échapper un profond soupir. Si seulement j'avais réfléchi avant de parler, mon cœur était bien trop attendri et j'avais complètement omis la partie familiale me concernant.

Est-ce que je suis prête à tirer un trait sur l'amour de ma famille pour lui ?

J'en sais trop rien, j'aimerais dire que oui.

Je réfléchis trop, c'est un enfer.

Ce soir je dois performer et être concentrée, mais tout ça m'a plutôt déstabilisé. Je suis sortie de mes pensées par Jo' qui s'aventure lui aussi vers la terrasse intérieure de l'hôtel.

- Dis-donc t'es matinale aujourd'hui, c'est pas à tes habitudes. Remarque-t-il.

- N'importe quoi, j'ai toujours été matinale. Je ricane.

Il est à peine 9h30.

Je n'ai aucune nouvelle de Kylian depuis hier, enfin depuis quelques heures plutôt. Il s'est éclipsé silencieusement dans sa chambre et j'espère sincèrement que personne ne l'a remarqué. Je sais que c'est interdit.

- Tu es prête pour ce soir ? Me demande Jo' tandis que je me lève en remettant correctement ma robe et en enfilant mes sandales.

- Je pense oui, on va dire que oui.. j'ai tellement travaillé je vois pas comment ça pourrait rater.

- Tu vas tout déchirer et j'ai hâte de voir ça.

On entre à nouveau dans le hall, je m'arrête pour prendre un café.

Je suis matinale tout simplement car c'était impossible de me rendormir après m'être engagée envers Kylian. Mes pensées étaient bien trop bruyantes et vombrissantes, je ressassais le moment en boucle. Au même moment, je perçois de l'agitation dans les escaliers et l'apparition d'Antoine parlant avec Guy, l'adjoint de Didier. J'avale nerveusement ma salive. Si ils savaient où était Kylian hier soir, je serais certainement la cible à abattre.

En parlant du loup, le métis apparaît à son tour, riant avec ses coéquipiers. Il finit par me voir, plantée comme une cruche devant la machine à café, des cernes de plusieurs kilomètres à cause de lui. Attendant impatiemment que mon café finisse de couler pour disparaître. Il me jette un regard doux, dénué de pression et d'angoisse, pour la toute première fois ici. Il a l'air heureux et apaisé. J'essaie de répondre tant bien que mal mais Kylian a ce truc d'absolument fou de tout transmettre avec ses yeux, je peux sentir ses émotions virevolter autour de moi et son besoin incessant d'amour. C'est revigorant. Moi, je suis pas tant douée, je laisse échapper des rictus bien trop voyants et révélateurs.. alors je le regarde simplement avant de me retourner, perturbée, vers mon café.

Jo' adore l'équipe de France, ils les voient ainsi et ne peut s'empêcher d'écouter leurs conversations, quel voyeur celui là.

Les bleus s'arrêtent au milieu de la pièce, sont bruyants comme pas possible, et attendent que le bus arrive. Le petit groupe composé de Kylian, Ousmane et Marcus s'arrête près de moi. Kylian me lance un nouveau regard un peu plus insistant cette fois-ci. Comme si il me disait, "quoi ? tu m'ignores encore ?". Je pouffe en sirotant mon café brûlant, je souris à Marcus qui ricane comme un gosse mal éduqué.