HURRICANE - k. mbappe

20

- Aria.

La main délicate de Kylian m'attire dans un coin de la pièce. Je le suis, tandis qu'il semble plongé dans une profonde réflexion.

- Non, tu sais quoi ? On va trop nous faire chier ici. Chuchote le métis.

Discrètement, il me traîne dans un semblant de local, isolé du reste des invités, mais la musique est tellement forte qu'on ne ressent pas la différence. Il ouvre délicatement la porte avant de me pousser gentiment dans le local vide. Il ne ferme pas la porte, la laisse simplement entrouverte.

- Kylian, n'importe quoi ! Que vont penser les médias après nous avoir vu entrer dans cette pièce tous les deux ? M'exclamé-je, les joues brûlantes.

Kylian ricane alors en attrapant mes mains, pour m'attirer vers lui. Le local est plongé dans une douce obscurité grâce aux lumières bleutées, et j'aperçois les doux traits de Kylian, ses yeux plissés par l'enthousiasme.

- Chut, tais-toi un peu. Soupire-t-il, en déposant son doigt contre mes lèvres.

Ce simple contact insignifiant, provoque en moi une arrivée de papillons si soudaine qu'elle en est presque douloureuse. Je ravale ma salive difficilement tandis que les mains de Kylian se positionnent délicatement sur ma taille. Je ricane alors nerveusement, entourant sa nuque de mes mains froides.

Son rictus est difficilement discernable, mais je peux ressentir de part la manière dont il me fait tourner et me tient contre lui, qu'il est certainement aussi stressé que moi. Sa poigne est à la fois douce mais aussi affirmée, comme quelqu'un qui serait désespéré, qui aurait l'impression que ce petit moment n'est qu'un simple rêve.

Quelqu'un qui n'a pas envie que je m'échappe.

Inconsciemment ou pas, j'en sais rien, nos deux corps finissent par se rapprocher, ils s'effleurent. Ma gorge s'assèche et j'ai l'impression que mes organes se compriment.

Ils vont imploser.

Pendant quelques instants, j'oublie presque la raison de notre venue et la présence des autres autour. La présence des médias, de Liz, de Mathias, de ma mère, d'Iris, d'Olivia..

Je me perds dans les méandres de ses yeux châtains, si réconfortants. Son expression est si douce, si apaisante, presque trop, j'ai bien peur de ce que je serais capable de faire. Je baisse alors les yeux, je m'oblige à me ressaisir, à reprendre le contrôle. Mais Kylian cherche mon regard, son doigt se glisse sous mon menton, le relevant gentiment.

- Quoi ? Tu es déjà intimidée ? Toi, Aria Gomez ? Me taquine-t-il.

Je laisse échapper un soupir d'énervement amusé, avant de déposer mon menton sur son épaule. Je ne peux pas le regarder, je ne peux pas fixer ses lèvres encore une seconde plus, c'est bien trop dangereux. Je cajolle alors gentiment son cou, tandis que sa main caresse mes cheveux. La musique se termine, mais je n'arrive pas à me détacher de son étreinte.

En fait, je n'en ai pas envie, j'ai presque les larmes aux yeux à l'idée que ce moment n'était que de passage, effectivement. De me dire que d'ici 5 minutes, on sera de nouveau dans cette salle gigantesque, à devoir tout camoufler. Je suis fatiguée. Mes émotions sont de plus en plus incontrôlable, et je souffre terriblement.

Soudainement, je sens la main de Kylian carresser ma joue, avant de faire pivoter ma machoire vers lui. Je me recule, timidement. Mes joues s'engourdissent, s'embrassent, j'ai l'impression que mon corps entier brûle sous la tension ambiante. Que mes membres perdent le contrôle, qu'ils faiblissent sous le poids de toute cette pression.

Un long silence s'installe entre nos deux bouches, qui sont maintenant si proches. Le sourire de Kylian s'est effacé pour laisser place à du désir, et du doute. Ses yeux voyagent entre mes iris et mes lèvres, hésitants. Sa deuxième main se place sur ma deuxième joue, il doit certainement sentir à quel point elle s'enflamme.