HURRICANE - k. mbappe

19

— Kylian.

- Continue de bouger, je te rase le crâne. Me menace Tchaga.

Rasoir en main, mon ami procède à notre rituel habituel. Je ne supporte pas être mal coupé, c'est nécessaire à ma santé mentale. Je regarde ma montre, j'ai encore un peu de temps devant moi.

Putain, dire que je pourrais être en train de jouer à FUT sur mon canapé au lieu de choisir quel costard porter à cette soirée inutile. J'aime même pas les fringues de la nouvelle collection, c'est ça le pire.

Mon ami termine enfin ma coupe, et je me lève alors pour me rendre dans ma salle de bain. Je suis complètement ailleurs, divaguant dans les effluves de mon esprit et de mes rêves. Je racle ma gorge en repensant au mec de tout à l'heure, il semblait bien trop confiant, et ce sourire sur le visage d'Aria, ce putain de sourire.

Elle m'avait dit qu'elle méprisait les hommes, et elle semble vénérer ce mec. Je lui souhaite la guérison bien évidemment, mais ça m'agace profondément. Je repense à sa main sur son épaule, puis sur sa taille, leurs regards complices et leurs sourire mutuels.

Putain.

Je finis de nouer ma cravate, encore bouillant de colère. Putain, mais je suis complètement fou. C'est comme si, en analysant mes sentiments, je ne supportais pas le fait de la sentir contre quelqu'un d'autre, c'est putain d'égoïste et je le sais, malgré tout.. je suis inquiet.

Je n'ai pas envie qu'on la touche, ou qu'on l'approche.

- On y va ? Lance mon ami du bas de mes escaliers.

J'aquiesce, puis je le rejoins.

En arrivant sur le pas de la porte de la gigantesque salle réservée par la marque, je constate qu'un nombre important de personnes est présent. Je suis assailli par les flashs et les interjections des journalistes. Je circule parmi les paparazzis tandis que mon garde du corps se charge de les tenir éloignés.

Je rentre enfin dans la grande salle, accompagné de mon meilleur ami. Je tombe alors sur l'amie d'Aria, Iris. Elle est en train d'engloutir un petit four, flute de champagne à la main. Elle m'indique d'un vif mouvement de la tête où sont Liz et Aria. Je salue le personnel sur mon passage, avant d'arriver près de Liz. C'est le moment de sortir le grand jeu.

Je dépose ma main sur sa taille et embrasse sa joue, tandis qu'elle sourit en m'apercevant au dessus son épaule.

- J'ai pas été trop tactile ? Murmuré-je.

- Non, c'était super, t'inquiètes pas. La blonde se retourne vers moi.

Je souris tandis qu'elle resserre ma cravate. Inconsciemment, je cherche sans cesse autour d'elle. Je ne vois pas Aria, nul part. C'est étrange, elle est toujours collée à sa sœur dans ce genre d'événements. J'ai un mauvais pressentiment, un goût acre apparaît progressivement dans la naissance de ma gorge. Je souffle par petits accoups, pour évacuer la pression.

Je préviens Liz d'un mouvement de tête avant de me rendre directement au buffet, je me sers nonchalamment un verre de jus de fruit. Un footballeur ne doit jamais boire de l'alcool devant les médias, c'est une triste règle. J'aperçois Henri, auprès de Natalia, en train de discuter vivement. Il adore ce genre de soirées. Je déambule dans la pièce, Tchaga me suit, cette soirée promet d'être longue. Longue et chiante.

- C'est elle que tu cherches ? Me demande mon ami en me tapotant sur l'épaule.

Je me tourne alors, j'aperçois Aria, le dos collé au mur, tandis qu'un grand brun se tient auprès d'elle, son sourire semble scotchée sur son visage, indélébile. Elle rigole nerveusement, je ne l'ai jamais entendu ricaner autant depuis que je la connais.