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- Aria

J'ai mal au crâne.

C'était une merveilleuse idée de fêter notre emménagement mais j'ai peut-être un peu forcé sur le champagne qu'a amené Tchaga.

Alors que les premiers rayons du soleil filtrent à travers les rideaux, je m'éveille dans les draps de Kylian, qui sont maintenant mes draps également. Mon cœur encore empli de la chaleur de la soirée passée. La sensation de ses bras autour de moi me réconforte tandis que je me remémore les rires et les conversations animées de la nuit dernière, une fête mémorable. J'ai remarqué que Liz et Tchaga s'étaient beaucoup isolés, peut-être se sont-ils enfin retrouvé.

J'observe les doux traits de Kylian, encore endormi. La douce odeur de son parfum mêlé au souvenir de ces instants précieux me remplit de gratitude. Avec un sourire aux lèvres, je me blottis un peu plus contre lui, impatiente de vivre tous les nouveaux départs qui s'offrent à nous dans ce nouveau chez-nous.

J'avoue ne m'être pas encore penchée sur tous les articles qui fusent à notre sujet. Après ma fugue inopinée de l'autre soir, je suis rentrée récupérer mes affaires, précipitamment.

Effectivement, il y a une violente altercation avec ma mère, quand j'ai franchi le seuil de la porte encore avec mes valises tout droit arrivées d'Allemagne, et j'ai enfin trouvé le courage de lui dire que je voulais partir. J'avais réfléchi à la proposition de Kylian pendant tout le vol, et je ne pouvais m'empêcher de sourire à l'idée d'habiter avec l'homme que j'aime. J'étais décidée à tenter de confronter ma mère, qui n'a jamais cessé de me terrifier.

Nos mots étaient des épées acérées, tranchant à travers l'air chargé de tension. Je lui ai exprimé mon besoin de liberté, de m'éloigner de cette atmosphère toxique. Mais au lieu de comprendre, elle a tenté de me retenir en me rabaissant, comme si mes aspirations ne valaient rien. Ses paroles blessantes étaient comme des coups portés à l'Aria de 10 ans, celle de 5 ans et aussi celle de 20 ans. Toute mon intégrité de fille, d'adolescente et de femme remise en question. Pourtant, malgré la douleur, je suis déterminée à partir, à tracer mon propre chemin, loin de cette maison où je me sens étouffée.

La dispute s'est terminé par des vols d'objets à travers la pièce. Je me suis alors enfermée dans ma chambre. Dans cette dernière, je me sentais emprisonnée, comme si les murs se refermaient lentement sur moi. La colère bouillonnait en moi, incontrôlable, dévorante. Et puis, comme une tempête qui éclate après des années de tension, j'ai cédé à cette rage, laissant échapper un cri de frustration.

Tout est devenu flou autour de moi, je ne voyais plus rien, juste cette colère brûlante qui m'envahissait tout entière. Sans réfléchir, j'ai pris la décision de partir, de m'enfuir loin d'ici. Sans téléphone, sans argent, juste moi et cette rage sourde qui martelait mon esprit. Ma fugue était un acte de rébellion désespéré, une tentative finale de m'échapper de cette prison émotionnelle dans laquelle je me sentais piégée.

Je n'ai pas pensé à Kylian, ni à ma sœur, ni à Iris. Seulement à cette rage de liberté qui me consumait progressivement.

Je me suis enfuie dans mon studio de musique, là où chaque note résonne avec mes émotions les plus profondes. Dans l'obscurité, je me suis assise devant mon clavier, mes doigts caressant les touches. Les mots jaillissaient de ma plume comme des flammes, chaque syllabe portant le poids de ma colère, de ma frustration, de ma douleur.

Je les ai laissés s'exprimer à travers la mélodie, les laissant danser dans l'air chargé d'électricité. À travers la musique, j'ai trouvé un exutoire, un moyen de transcender cette colère qui menaçait de me submerger. Et alors que les notes s'élevaient dans la pièce, je sentais un poids se soulever de mes épaules, une lueur d'espoir percer l'obscurité.

HURRICANE - k. mbappeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant