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— Kylian.

Qu'est-ce qu'il lui prend ?

Ce n'est pas pour me déplaire mais il est vrai que je ne m'attendais pas à autant de prise de risque de sa part. Son odeur est agréablement musquée accompagnée d'une touche de vanille et ses cheveux encore frais se fondent sur mes épaules. Ses lèvres sont si douces et mentholées, je m'accroche à ces dernières comme un adolescent en manque, tenant ses deux joues entre mes mains transpirantes. J'entends des rires derrière et je peux reconnaître mes coéquipiers, mais ils sont si lointains, je ne vois qu'elle, je ne sens qu'elle contre moi.

Elle sépare nos lèvres à contre cœur avant de laisser la place à Isayah et Lana qui me sautent dessus en hurlant. Aria s'assoit, le regard fixe et hésitant comme si elle réalisait ce qu'elle venait de faire.

Isayah dans une main et Lana dans l'autre je m'approche d'elle, inquiet de sa potentielle réaction post-euphorie.

- Ça va ? J'arrive à formuler.

- Oui, ne t'en fais pas pour moi, va soulever ta coupe.

Je peux sentir que tous les regards sont braqués sur nous, et que nous sommes maintenant un vrai couple aux yeux des gens. C'est vraiment étrange comme sensation. Le coach nous rappelle pour la cérémonie des médailles. J'enlace ma mère et ma belle-soeur avant de revenir sur le terrain.

Après avoir récupéré fièrement ma médaille d'or, je brandis fièrement la coupe de mon équipe, si intensément fier d'eux, du parcours incroyable que l'on a acheminé ensemble, sans jamais rien lâcher même dans les moments les plus difficiles.

Il y a encore un an et demi, on était brisés et maintenant le soleil nous offre sa lumière à nouveau, je savais qu'on en était capable, je n'avais aucun doute là dessus.

Vient le moment de célébration, la musique retentit dans le stade, on danse, on embrasse la coupe puis on danse encore. Tandis qu'un grand sourire se dessine sur mon visage, Antoine m'attrape le bras.

- Va la chercher, Kylian. Me souffle-t-il.

Effectivement, je vois Jennifer aux bras de Giroud, je vois les enfants de Maignan gambader sur la pelouse. Peut-être que j'ai le droit au bonheur moi aussi. Je m'approche à nouveau de ma famille. Isayah et Lana descendent sur la pelouse, surexcités, tandis que je tends ma main à Aria.

- Viens avec moi. Je la supplie presque.

Elle souffle un bon coup comme pour extérioriser toute son angoisse et se lève enfin.

Mon amour, on y est.

Je l'attrape par la taille en souriant, je vois bien qu'elle est mal à l'aise, que son cœur bat de manière frénétique et que ses yeux ne cessent de balayer le stade, comprenant vite que tous les téléphones sont braqués sur nous. Je positionne un doigt sous son menton avant de le relever, elle sourit faiblement et je peux percevoir que ses mains tremblent.

- Regarde-moi. Je lui ordonne. Juste moi.

Ses yeux hésitants plongent dans les miens, je resserre mon étreinte, attendant qu'elle se calme. Nos bassins sont collés et nos visages ne sont plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

- J'ai peur, Kylian. Finit-elle par ajouter.

- Je sais. Mais je suis là, tout le monde est là,
regarde.

Les autres joueurs la saluent, souriant, lui faisant comprendre qu'elle fait déjà partie de la famille. Isayah s'agite, tirant sur son maillot, en la suppliant de le porter à nouveau.

HURRICANE - k. mbappeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant