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Isaiah

La nuit dans le désert est redevenue totalement silencieuse et calme. Les différents feux se sont éteints et les morts ne parlent pas.
Après être restée assise un long moment à réfléchir, je décide d'inspecter le contenu du sac. Qui s'avère être une gourde, quelques provisions et c'est tout.
Super.
J'ai cherché mon sac dans le wagon, mais plus rien ne s'y trouvait. les rebels ont tout pris avec eux, notamment les armes. Et ce n'est pas bon. Pas bon du tout. Même si c'était au Sud qu'elles étaient destinées.
Ça n'a toujours aucun sens. Et ce n'est certainement pas en restant ici que je découvrirais quoi que ce soit.

J'inspecte la moto, et à mon plus grand étonnement il s'agit d'une Nova. Azul m'en a parlé. Quand Sirocco été un royaume à part entière avant de devenir un désert, c'était le principal moyen de transport de la population. Mais au dernières nouvelles, elles ne sont plus utilisées. Mais les informations des livres sont fausses alors.
Les Novas sont des motos tout terrains et une merveille de la technologie venant du sud. Leur apparence avec des lignes angulaires et des contours agressifs vont parfaitement avec l'atmosphère du désert, la survie. Leurs silhouettes semblent presque organiques, avec des courbes fluides qui rappellent des chevaux. Leur construction est faite d'un matériau inconnu, d'une teinte sombre et lustrée qui semble absorber la lumière plutôt que de la réfléchir. Dessus, sont gravés des symboles en langues anciennes que je ne sais traduire que partiellement.
Les Novas sont équipées de pneus larges et crantés, capables de franchir les dunes de sable et les rochers escarpés avec une facilité déconcertante. Leurs moteurs ronronnent d'un son profond et menaçant, évoquant le rugissement d'une bête sauvage prête à bondir. Le cockpit des motos est minimaliste mais high-tech, avec des panneaux de contrôle lumineux et des affichages holographiques qui projettent des données en temps réel sur l'environnement et l'état de la moto. Je l'allume, d'ailleurs, et les informations s'affichent. Finalement, Azul serait fier de moi. J'ai bien écouté ses cours.

La moto indique qu'il est 4h40 du matin. Ça fait vraiment longtemps que je n'ai pas bougé et il serait peut-être temps de le faire. Je n'ai pas envie d'être là quand l'armée Sylverienne va débarquer, étant sans nouvelle du convoie.
J'attrape le sac et l'enfile avant de m'assoir sur la moto. Ce n'est qu'à ce moment là que je sens une gêne au niveau de ma cuisse droite. Je baisse le regard, ajuste ma ceinture et découvre la dague de ma mère. Je l'avais totalement oubliée.
Je laisse échapper un léger rire accompagné d'un sourire. Finalement, je ne suis pas sans défense. Je remet mon foulard sur ma bouche ainsi que ma capuche afin de me protéger un maximum et démarre.

Je n'ai jamais fait de Nova, mais c'est comme du vélo, après tout... non?

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OK, ce n'était vraiment pas comme du vélo. Après plusieurs chutes, désagréables, dans le sable, tout en montant et descendant des dunes. Enfin, en ayant tenté. J'arrive enfin à prendre le contrôle de cette machine plus que féroce. Les livres disaient vrai, finalement. Les armées de Sirocco devaient vraiment être les plus féroces si elles conduisaient de tels engins.

J'ai commencé à faire vers Remus, espérant y trouver les rebels. J'aurais bin aimé les suivre, mais leur tracent ont déjà été balayées par le vent.

Mais en y repensant, la base des rebelles ne peut pas se situer dans un des royaumes du sud. Nous y avons des bases armées, et les espions n'auraient pas perdu leurs traces dans le désert, ils les auraient retrouvé dans Remus ou Miryade. Et puis, faire l'aller retour entre le lieu de l'attaque, et Remus en moto n'est pas possible. C'est bien trop long. Elles se déchargeraient avant. Les Novas ne sont pas immortelles et ont besoin d'être rechargé. Même si elles chargent grâce, à la lumière du soleil, elles ont quand même besoin d'eau et de certains produits.
Donc il est impensable pour les rebels de rester à découvert dans le désert. Alors il leur faut une base cachée, que personne ne soupçonne, mais dans Siroco.
Et même si j'ai dormi pendant de nombreux cours de géographie, il n'y a qu'un seul endroit vivable à Sirocco, même si c'était il y a des siècles maintenant. C'est peut-être une décision audacieuse, et bête. Car à Remus je pourrais refaire le plein et récolter des informations. Alors que là, si je me plante, je risque de marcher un long moment dans le désert.

Je ne sais pas, les montagnes, ou Remus ?

Si je suis partie, c'est pour trouver des réponses, et je pense que ce n'est qu'auprès des rebelles que je peux en avoir de vrai et une chance de stopper cette histoire.
Alors ce sera les montagnes.

Je démarre à nouveau, cette fois en direction de la chaîne de montagne sud Ouest de Sirocco.

J'avoue que je n'avais pas imaginé à quel point je me sentirais libre là sur cette moto à rouler dans le désert. Personne, les étoiles, le ciel noir, le sable et le vide. J'ai toujours voulu être libre, mais je ne pense pas que je ressentirais un tel sentiment de liberté d'une autre manière.

Je roule toute la nuit, environ cinq heures, avant d'entrer dans la chaîne de montagnes. Elles sont bien plus grandes que celle qu'on peut voir dans le nord. Recouverte de rochers et de sable. Heureusement il existe 1, passage naturel entre les deux chaînes, et l'entrée de Manzil s'y trouve.
Il faut juste que je la trouve. Les Sirocciens s'étaient adaptés au désert et ont bâti une ville dans la roche d'une montagne. Les livres disent que les entrées sontcachées, parfois entre deux pierres, ou bien dans une grotte, ou même au sommet de la bonne montagne. C'est difficile à trouver, pour des étrangers.
Mais bon, une chance que trois personnes soient en train de discuter, assis sur des Novas sur le rocher là-bas.

Je cache ma Dague dans ma ceinture et m'avance. Je m'approche et au son de ma moto ils tournent la tête et sursautent. Sûrement pas habituer à avoir des visiteurs.
Ils sont masqués grâce a des foulards et armés de lance, lance qu'ils pointent vers moi.

- Qui va là?! S'exclame l'un d'eux.

Je m'arrête, pose la moto et le sac avant de lever les mains en l'air.

- Je vous l'ai dit, je fais du tourisme. Je souris sous mon foulard.

C'était plus facile que prévu, et ça risque de devenir de plus en plus intéressant et amusant.

Khamsin. J.Jk . TERMINÉE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant