.

120 13 6
                                    



Isaiah

     Je le suit jusqu'à un endroit isolé des terrasses intérieures. Je ne m'attendait pas du tout à ce qu'ils veuillent me parler. Et il fait l'air très sérieux lorsqu'il me l'a demandé. Surtout en privé. Je suis sur mes gardes, m'attendant à n'importe quel reproche ou attaques de sa part.

Il s'assoit sur un rebord qui sert de banc et je l'imite sans le quitter des yeux.

- Je voulais te parler à propos de ce que tu as dit la dernière fois. Commence-t-i simplement en croisant les mains tout en levant le regard vers moi.
- Dit moi.
- Que je n'imagine pas ce qu'on peut faire subir à un enfant pour le rendre intouchable face aux tentatives d'assassinat. Il répond.

    J'affiche une expression étonnée, ne m'y attendant pas du tout.

- J'y ai beaucoup pensé ces derniers jours. Et je me suis rendu compte qu'on ne se connaissait pas du tout. Alors que je connais la vie de chacun des hommes et des femmes présents ici. Et qu'ils connaissent la mienne. Ce qui crée un lien. Explique-t-il. Alors, comme je ne suis pas vraiment doué pour faire la paix avec moi-même, j'aimerais que tu m'en dises plus sur toi. Et que je t'en dises plus sur moi. Tu es venue chercher la vérité après tout.
- Je vois. Je réponds en tournant le regard vers l'avant. C'est une bonne idée.
- Alors, tu veux bien commencer par m'expliquer ça?

      Mon corps se tend, et je sens la colère et la rancune que j'enfouie en moi remontées. Ce n'est pas vraiment un sujet que j'ai eu l'occasion d'aborder. Et que je n'ai jamais eu à expliquer.

- Étant la fille de l'empereur, je commence, je suis une cible facile. Surtout quand j'étais enfant. Et toute la famille héritière est un jour passée par là. À mes 5 ans, le médecin du palais à commencer à me rendre.... Immunisée contre n'importe quel poison. Notamment le Spirulin. D'abord par petite dose, avec des petites coupures sur mes bras. Et j'ai été sujette à tout les symptômes que tu as vu. Sans avoir le droit au remède. Ma mâchoire se contracte. J'étais enfermée dans une pièce, jusqu'à ce que mon corps aille mieux de lui même. Et puis les doses ont augmentée jusqu'à ce que j'en atteigne une normale et que je survive seule et que ça ne me fasses plus rien.
- Combien de fois il a fallu?
- Je n'ai pas compté, mais ça m'a pris 1 an pour celui-là. Je réponds.

     Je l'entend se crisper et je tourne à nouveau le regard vers lui. Il semble tendu.

- Et tu es immunisée contre combien de poison?
- Tout ceux qui sont mortels. Je dirais 7.
- Bordel de merde. Il souffle en me regardant. Je ne comprends pas comment on peut faire subir ça à un enfant.
- Moi non plus. Je serre les dents. Mais bon, comme quoi, ça m'a été utile. D'autres questions?
- J'en sais rien, parle moi de toi. M'invite-t-il.
- De moi? Je ris doucement. Je n'ai jamais eu l'occasion de parler de moi. Les seuls personnes que j'ai côtoyais savaient déjà tous ce qu'il y a à savoir sur moi. C'est assez triste, quand on y pense.

Je ris à nouveau, réalisant que oui, c'est triste.

- Mais bon, je vais essayer. Je me redresse en réfléchissant par où commencer. Ma mère été une descendante de Sirocco. Elle est morte en me mettant au monde. Et ce fût le pire jour de la vie de mon père. Il a perdu l'amour de sa vie, et en plus je suis une fille. La première héritière féminine au trône de Sylvera. Et comme la loi stipule que lorsqu'on se lie corporellement à quelqu'un, cette personne devient notre unique partenaire à vie, aucune chance d'avoir un hériter masculin légitime. Alors mon père m'a détestée dès ma naissance. J'ai grandi avec ma nourrice, les servantes, le médecin. Et c'est surtout Anna, l'une de mes servantes qui m'a élevée comme sa propre fille. Bien entendue, dès que j'ai été en âge de comprendre qui j'étais et ce que ça voulait dire, j'ai tout fait pour gagner l'amour et l'approbation de mon père en m'entrainant pour devenir la meilleure héritière possible. Cours de géographie, politique, économie, combat. Je me suis donnée à fond. Mais il ne m'a jamais considérée comme légitime malgré mes efforts. Je soupire. Mais bon, mes épaules se haussent, il m'a quand même montrer l'exemple de ce que doit être un empereur en m'emmenant à des réunions importantes. Me faisant rencontrer du monde. Mais je n'ai jamais eu le droit de m'exprimer à ce propos. Je finis. Pardon, j'en ai peut-être trop dit.

Khamsin. J.Jk . TERMINÉE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant