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Isaiah

     Le calme est revenu dans Manzil. Les gens vaquent à leurs occupations habituelles, mangeant et discutant des événements à venir. Pourtant, une tension palpable flotte dans l'air, comme une tempête sur le point de se déchaîner. Ramses et Malakai me lancent des regards froids à table, mais je fais de mon mieux pour les ignorer, concentrée sur mon assiette et perdue dans mes pensées.
Jimin et Maya tentent de discuter des stratégies à venir, mais mes pensées sont ailleurs. Jungkook n'est pas là. Son absence est comme un poids sur mon cœur, une présence manquante qui me pèse plus que je ne l'aurais imaginé.

    Je sens que je dois agir. Je ne peux pas rester assise là à attendre que les choses se passent. Avec une détermination renouvelée, je me lève de ma chaise et quitte silencieusement la cafétéria.
La peur serre mon ventre alors que je me dirige vers la chambre de Jungkook. Son état actuel me terrifie, mais je sais que je dois affronter cette peur.
Je frappe doucement à sa porte et entre, mon cœur battant à tout rompre dans ma poitrine. Jungkook est là, assis sur son lit, le visage dur et froid. Il se retourne vers moi, ses yeux sombres scrutant les miens avec intensité.

- Qu'est ce que tu fous là? crache-t-il d'une voix sévère, ses mots cinglants comme des lames tranchantes.

    Je m'approche lentement, mon courage vacillant mais résolu.

- Il faut qu'on parle. dis-je doucement, essayant de calmer les tremblements dans ma voix. Je veux t'aider. Tu te laisses dépasser par tes émotions et ce n'est pas la solution.

   Il se lève brusquement, faisant vibrer le lit sous le poids de sa colère. Je recule instinctivement, prise au dépourvu par la fureur dans ses yeux.

- Tu n'en a pas marre de me faire la morale? Crache-t-il à nouveau en s'approchant de moi.
- Jungkook, s'il te plaît. murmure-je, tentant de maintenir un semblant de calme. Je veux juste t'aider.

    Il se rapproche de moi, sa présence oppressante me faisant reculer davantage jusqu'à ce que je me retrouve coincée contre le mur.

- Tu n'es pas capable de comprendre. Crache-t-il, sa voix résonnant dans la pièce comme un coup de tonnerre.

     Mes mains tremblent alors que je les lève pour le repousser, mais il les attrape fermement, les maintenant contre le mur de chaque côté de ma tête. Mon ventre chauffe, pour je ne sait quelle raison.

- Tu ne peux pas être ici. murmure-t-il, son visage anguleux et dur à quelques centimètres du mien. Tu dois partir. Avant que je ne fasse quelque chose que je regretterai.

   La peur me saisit, mais je refuse de bouger.

- Je ne partirai pas, Jungkook. Dis-je d'une voix faible mais résolue. Tu n'es pas seul. Tu n'as pas à porter tout ça seul. On en a déjà parlé. Et... je bégaye un instant mais laisse des mots moins révélateur sortir. Je suis là pour t'aider.
- Tu ne peux pas. Tu fais tout l'inverse. Dit-il.
- Comment ça? JE fronce les sourcils.
- Tu- Il se stoppe.

    Il me fixe un moment, ses yeux sombres cherchant les miens dans une lutte intérieure. Puis, avec un grognement de frustration, il lâche mes mains et recule, se détournant de moi comme pour cacher la faiblesse dans ses yeux.

- Tu ne comprends pas. Murmure-t-il, sa voix brisée. Tu ne comprends rien.

   Je reste là, impuissante, alors qu'il se détourne de moi et se laisse tomber lourdement sur son lit, ses épaules secouées de tremblements invisibles. Je reste debout dans la pièce, le cœur lourd de chagrin et d'inquiétude, sachant que peu importe mes efforts, la bataille qu'il doit livrer est une qu'il doit mener seul. Je ne peux las contrôler ce à quoi il pense. Et je ne peux pas l'empêcher de penser.

Je m'approche du lit et de lui. Sa tête est baissée et j'aperçois qu'il se retient de pleurer.
Je me précipite et m'accroupi face à lui, prenant doucement ses mains dans les miennes et sans le quitter des yeux alors que les siens me fuient.

- C'est bien trop de responsabilité pour une seule personne. Je commence, d'une voix douce et se voulant rassurante. Si tu as besoin d'extérioriser, fait le. Il n'y a pas de honte à pleurer.

    Ses mèches rebelles cachent ses yeux mais j'aperçois des perle d'eau salées ruisseler sur ses joues. Mon coeur se serre d'avantage devant cette scène.

- Ne laisse pas la haine prendre le dessus sur toi. Et te faire prendre des décisions attives. Ce serait donner raison à mon père. Mes pouces caressent le haut de ses mains. Tu vaux mieux que ça. Beaucoup mieux. J'en suis sûre. Et je suis sûre qu'une issue sans grande guerre et perte est possible. Une entente entre le nord et le sud est possible. Regarde nous. Je souris doucement. Bon, ok, là tout de suite tu as envie de me tuer pour mes origines et les mots de mon père. Mais on a réussi à s'entendre. Même à devenir ami. Je n'ai pas oublié la gnole d'hier. Ni notre discussion. Nos rires. Et... et ce que j'ai ressenti après ça. J'avoue doucement.

   Je marque une pause, et lentement, il relève le regard vers moi. Ses yeux sont vitreux, débordant de larme.

- Je veux dire... Ce que je veux dire c'est que je t'apprécie. Tu es quelqu'un de bien, de fort. Et je sais que tu as toutes les raisons du monde d'hair mon père et le nord. Mais est-ce que ça vaut la peine de condamner des centaines d'innocents...? Je soupire doucement. Jungkook, s'il te plait, voit plus loin que la haine.

   Je m'arrête là. Ne comprenant pas moi même ce qui m'a poussée à dire tout ça. À me vouloir rassurante et presque aimante. Je ne me reconnait plus non plus.
Ses yeux ne m'ont pas quittée, et il prend enfin la parole, et je suis pleine d'espoir quant à sa réponse.

- C'est bon? Tu as finit? Demande-t-il froidement.

   Je sens mon coeur se serrer et il retire ses mains des miennes et tourne la tête.

- Sort.
- Jungkook....
- Sort! Cri-t-il en me regardant, froidement.

    Je manque de tomber en arrière et me lève. Mordant l'intérieur de ma joue, et la colère montant en moi.

- Très bien. Je crache froidement en partant vers la porte. Si tu veux être un idiot et condamné les tient, ça sera sans moi.
- Tant mieux. Répond-il froidement dans mon dos.

    Deuxième pincement au coeur.
Je n'en demande pas plus et quitte sa chambre en claquant la porte.

Khamsin. J.Jk . TERMINÉE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant