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Isaiah

Enfin dans mon lit, je me tourne et me retourne encore et encore, incapable de trouver le sommeil. La journée, et surout la soirée, ont été bien trop longues. Mes émotions se bousculent dans ma tête, ainsi que les futurs décisions que je vais devoir prendre.
Soudain, un léger coup se fait entendre à ma porte. Je me redresse alors, le coeur battant.

- Qui est là?

La porte s'ouvre doucement, laissant entrer Jungkook. Vêtue d'un large t-shirt noir et d'un short de la même couleur. Ses cheveux humides brillent à la lumière de ma bougie. Il a l'air tout aussi épuisé que moi, mais lorsqu'il pose le regard sur moi, ses yeux pétillent d'une détermination calme.

- Je ne pouvais pas attendre jusqu'à demain. Dit-il en fermant la porte derrière lui. Je ne te dérange pas?

Je me lève et le rejoint, mon coeur battant la chamade.

- Je suis contente que tu sois là. Je murmure.

Nous nous rapprochons l'un de l'autre, nos regards se croisant intensément. Il tend sa main et vient la posée sur ma joue, la caressant doucement et faisant rater un battement à mon coeur. Surprise par cette tendresse.

- J'avais besoin de te voir, de te parler... de t'avoir près de moi. Dit-il doucement.

Je souris, collant un peu plus mon visage à sa main. Profitant de son geste tendre.

- Tu m'a manqué, tu sais? Dit-il doucement alors que je relève les yeux vers lui.
- Tu m'as manqué aussi, Jungkook. Dis-je doucement à mon tour.
- Je peux t'embrasser?
- Tu vas demander à chaque fois?

Il rit. Sa deuxième main vient se poser sur mon autre joue et ses lèvres se posent sur les miennes. Je répond doucement, profitant à nouveau de cette sensation. Mes mains viennent se poser sur sa taille, la caressant doucement. Notre baiser est profond, et soulageant. Nous nous sommes finalement retrouvés. Et pour ma part, c'était inespéré.
Après quelques secondes, nous nous séparons et nos regards se plongent à nouveau l'un dans l'autre. Et je sens des larmes de soulagement me monter à nouveau aux yeux.

- Si tu savais comme je m'en veux. Dis-je, la voix tremblante.
- Pourquoi ça? Il demande, le regard inquiet à la vue de mes larmes naissantes. Ses mains caressent tendrement mes joues.
- L'attaque de Manzil, c'est ma faute. Ils ont compris où vous vous cachiez à cause de moi.Et je n'ai pas pu venir vous prévenir. Tant de gens sont morts par ma faute. J'avoue, enfin, une larme coulant sur ma joue.

Il l'essuie doucement, son regard perdu dans le mien.

- Rien de tout ça n'est de ta faute. Ça se serait produit à un moment ou à un autre. Azul nous a tout raconté. Tu n'y es pour rien. Tu as fait tout ce que tu pouvais. Il répond doucement, son regard plein de compréhension. Et nous savions tous que jamais tu ne nous aurait dénoncés volontairement.
- Je suis désolée quand même. Je répète, sentant le poids de la culpabilité à nouveau.

Il ne dit rien, continuant ses caresses. Il semble comprendre que ça ne sert à rien de me rassurer, car ce qu'il s'est produit s'est produit. Quoi qu'il dise. Des gens bien sont morts de par mon erreur. Elles auraient pu être évitées. Et je m'en voudrait toute ma vie.

- Tu es épuisée. Physiquement et émotionnellement parlant. Allons nous poser. Il propose.

J'acquiesce et nous rejoignons mon lit, nous allongeant l'un à côté de l'autre. Ce n'est pas la première fois que nous sommes dans le même lit, mais cette fois c'est différent. Je m'en sens un peu plus gênée. Peut-être à cause de cette ambiguïté entre nous. Ambiguïté plus que confirmée maintenant. Mais lui n'hésites pas, il passe un bars autour de moi, m'invitant à m'installer près de lui. Ce que je fais. Et nous nous regardons à nouveau. Sa chaleur me réchauffant de manière réconfortante. Le monde semble s'être arrêté de tourner. Il n'y a plus que nous à cet instant.

- Que s'est-il passé, exactement? Je me risque à demander, sans le quitter des yeux.
- Ils ont fait exploser Manzil durant le diner. Commence-t-il. Avec les autres, nous étions sur la terrasse du réfectoire à ce moment là. Nous n'avons pas eu le temps de comprendre ce qu'il se passait. Une énième explosion a eu lieu dans le réfectoire alors que nous faisions évacué ses occupants par la terrasse. Et nous avons été projetés à l'extérieur. Avec les quelques survivants, nous avons pu rejoindre notre camp de secours, une grotte plus loin dans les montagnes. Le reste des survivants et des blessés nous y ont rejoint. Par chance, beaucoup été rentrés à Remus faire des provisions et voir leur famille. Mais le nombre de victimes restent considérable. Il prend une grande inspiration. Azul, qui connaissait l'existence de ce camp de secours, nous y a trouvés deux jours plus tard, alors que nous ne savions pas quoi faire, nous étions brisés. Et c'est là qu'il nous a tout raconté. Et nous avons mis au point se plan avec lui. Nous ne pouvions te mettre dans la confidence au vu de ton état à ce moment là. Tu étais surveillée nuit et jour et nous ne pouvions risquer qu'ils remarquent un quelconque changement chez toi. Et j'en suis terriblement désolé.
- Ce n'est rien, je comprends. Je le rassure doucement. Et ensuite?
- Le reste des rebelles a été envoyés à Remus pour être pris en charge tandis qu'il nous a fait entrer à Ardentes. Nous avons attendu, cachés, que l'occasion se présente. Puis ton père annoncer ce banquet. Nous avons sauter sur l'occasion. Le jour j, nous avons braqué l'escorte d'Harukis et de son conseiller à la frontière de Sylvera. Le tout avec l'aide d'Azul. Puis nous nous sommes fait passer pour ses gardes. Et la suite, tu la connais. Il conclu.
- Vous avez été formidables. Dis-je doucement. Nous étions pieds et poings liés, incapable de le dénoncer. Et vous avez trouvé une solution. Je vous en remercie pour ça.
- Nous voulions autant que vous que cette ordure paye pour ses crimes. Et c'est chose faites.

J'acquiesce dun signe de tête, et il vient embrasser mon front.Son geste est à la fois apaisant et réconfortant. Il me rappelle que, malgré toutes les épreuves, nous avons encore quelque chose de précieux à préserver.

- Merci, Jungkook. Pour tout. Dis-je doucement.
- C'est toi qu'on doit remercier, Isaiah. Sans toi, nous n'aurions pas eu le courage de continuer.

    Un silence apaisant s'installe entre nous. Je ferme les yeux un instant, me laissant bercer par sa présence. Nous partageons ce moment de tranquillité, une parenthèse où les responsabilités et les peines semblent s'éloigner.

- Et maintenant? Que va-t-il se passer? Demande-t-il finalement, brisant le silence.
- Demain, mon père veut nous parler. Nous devons probablement discuter des prochaines étapes, des décisions à prendre pour stabiliser la situation. Répondis-je, sentant le poids des responsabilités peser à nouveau sur mes épaules.

- Ça marche. Je ne doutes pas que nous y arriverons. Ensemble. Dit-il avec conviction, serrant un peu plus son étreinte autour de moi.

    Ses paroles me rassurent. Je me sens prête à affronter les défis à venir, tant que nous sommes ensemble. Nos regards se croisent à nouveau, et je me laisse emporter par la profondeur de ses yeux.

- Dormons un peu. Nous en avons besoin. Dit-il doucement.

    J'acquiesce, me blottissant contre lui. Sa chaleur et son souffle régulier m'apaisent. Peu à peu, je sens mes paupières devenir lourdes, et le sommeil me gagner.

Khamsin. J.Jk . TERMINÉE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant