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La suite de la journée fut plutôt calme et sans autres symptômes étranges.

Peut-être que ce qui m'était arrivé n'était que passager, un peu de fatigue, probablement.

Je gardais tout de même mon rendez-vous médical dans mon calendrier.

L'événement prévu pour le père de Carla avait lieu chez ses parents, demain soir. Ce dernier détail, rendait l'organisation compliquée et précipitée. Seulement, sa famille avait le souhait de faire cela le plus rapidement possible, au cas où le pire arriverait.

Je n'aimais pas voir les gens souffrir, être triste... Pourtant, j'allais quand même l'accompagner. Je devais être une super amie !

De plus, elle aura besoin d'une personne forte à ses côtés, donc pas question de lui montrer que cela me touche. Après tout, c'était surtout SA douleur, pas la mienne.

Sûrement que quelque part, j'offrais aux autres, ce que moi-même je n'avais jamais eu : de la compassion, de l'amour et du soutien.

La différence, était une force selon moi et l'empathie, une qualité. Cette dernière n'étant pas toujours facile au quotidien mais jouant un rôle indispensable dans la vie elle-même et ce qu'on nomme : l'humanité.



Le jour J était venu.

J'étais parti du travail à pied avec Carla, puisqu'elle venait se préparer chez moi. Cela limiterait son exposition à la tristesse de son entourage.

Ma meilleure amie, c'était refusé de porter du noir pour cette cérémonie. A la place, elle avait pris la décision de porter une robe de la couleur préférée de son père : bleu.

De la dentelle couvrait ses bras et le haut de son décolleté puis le tissu devenait opaque et la recouvrait jusqu'aux genoux.

La soutenant dans son choix audacieux et touchant, je décidais également de ne pas mettre de couleur sombre. En revanche, mettre du bleu aurait été déplacé, étant donné que cet homme était un inconnu pour moi et réciproquement.

Espérant ne pas me ridiculiser ou manquer de respect à qui ce soit, je pris le risque de mettre une robe blanche. Après tout, son père était encore en vie, aucune raison de porter une tenue de deuil. Mon habit était des plus simples : deux bretelles épaisses, le haut marqué la taille et le reste était évasé jusqu'à mi- mollet.



Arrivée chez elle, je fis mieux accueilli que je l'avais imaginé. A peine la porte franchie qu'une petite femme à chapeau, m'avait prise dans ses bras, après avoir fait de même avec Carla.

Prise de court, je n'avais pas su comment réagir.


- Je suis ravie de te connaitre, je m'appelle Jocelyne, je suis la maman de Carla.

Premier membre de la fratrie, rencontré.


- Enchanté, madame. Je suis...

- Gaïa, ma fille m'a parlé de toi. Je tenais d'ailleurs à te remercier, d'être là pour elle.

- C'est normal, madame.

- Pas pour tout le monde... Pas pour tout le monde. C'est ainsi que l'on reconnaît les vrais amis.


Puis elle repartit sans un mot.

La LouveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant