La Louve

47.

Jeudi, c'était le retour de Carla. Nous avions mangé toutes les deux dans la salle de réunion et je l'avais écouté me raconter tout ce qui la tracassait. Elle m'avait de nouveau posé des questions sur ma relation avec son frère. La raison en était qu'il regardait régulièrement son portable en souriant et que, malgré la situation, il semblait heureux.

Mon amie avait prévu de ne pas porter de noir à l'enterrement de son papa. C'était sa façon à elle d'honorer sa mémoire car selon Carla, son père aurait préféré de la couleur, comme pour sa fête de la dernière fois.

J'avais mis cette information dans un coin de ma tête pour ma propre tenue, en ce funeste événement.

Je fus étonné en ce début de semaine de ne pas avoir subi de représailles, suite à la visite de cet homme à l'appartement et de ses menaces. Que tramait-il ?

Cette simple pensée, m'avait certainement porté la poisse.

Samedi matin, c'était l'enterrement.

Pour l'occasion, j'avais enfilé une robe bleue longue, avais tressé mes cheveux et m'étais légèrement maquillé. Max, m'avait déposé devant la porte de la maison de Jocelyne et il était reparti quand je fus rentré dans la demeure.

La mère de Carla m'avait gratifié d'une longue étreinte et m'avait remercié de ne pas porter du noir. Quand Carla me vit, elle me prit elle aussi contre elle et pleura contre ma joue. Elle essuya rapidement ses larmes et rit en voyant ma robe bleue.

- Elle ne convient pas ? demandais-je.

- Si, c'est parfait, comme toi !

Ensuite, ce fut au tour de Henry de m'accueillir. Celui-ci se précipita vers moi, glissa sa main derrière ma tête, près de ma nuque et m'embrassa langoureusement devant tout le monde.

- C'est dingue ce que tu m'as manqué, murmura-t-il contre mes lèvres.

- Tu m'as beaucoup manqué, toi aussi.

Jocelyne et sa fille nous regardaient, souriante jusqu'aux oreilles.

- Vous êtes adorable, dit sa mère.

Une fois que tout le monde fut prêt, nous partîmes pour le cimetière où une visite surprise nous attendait.