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Mon agresseur, ce fut la première fois que je pus l'examiner d'aussi prêt. Il avait une barbe bien fournie, des yeux fatigués et marqués. Son regard donnait l'impression qu'il se croyait tout puissant. Ses mains glacées étaient géantes. Il avait le style vestimentaire et physique d'un bûcheron négligé et devait probablement avoir entre trente et quarante ans.

Henry allait se précipiter mais se stoppa dans son geste héroïque, me regardant, surpris.

Mes réflexes désormais décuplés, j'avais enfoncé mes ongles dans son poignet, faisant perler le sang au sol. Le visage de mon ennemi se modifia, en un rictus de douleur qu'il essaya de contrôler.

Après un rapide coup d'œil, je compris pourquoi mon hôte était déconcerté. Mes ongles n'en étaient plus, ils avaient été remplacé par de longues griffes acérées, de plusieurs centimètres.

- Impossible, dit l'homme devenu tout pâle.


Soudainement, la peur que j'avais ressentie jusqu'à maintenant envers ce dernier, c'était envolé. Un tout autre sentiment l'avait remplacé.


- Ne t'approche plus jamais de moi ou la prochaine fois, ce ne sera pas dans ton bras que je les enfoncerais.


Henry était à mes côtés, prêt à bondir s'il le fallait. A voir son visage, je savais qu'il devait rêver de le frapper. En revanche, s'il passait à l'acte, cela lui poserait surement problème par rapport à toute leur règle de meute. Il valait mieux qu'il n'ait absolument rien à se reprocher. De plus, aussi surprise que lui, j'avais visiblement la situation en main. Mike retira sa main de mon cou.


- Oh non, crois-moi je reviendrais mais je ne le ferais pas seul. J'ai donc mordu une louve spéciale ! Alors ça ! Jackpot ! Ricana-t-il.


Le poing d'Henry trancha l'air et alla s'écraser sur le nez de notre adversaire.

- Dégage de là et ne la touche plus jamais. Attends-toi à avoir des représailles de ma part et celle de ma meute.

- Oh ! Je ne serais pas le seul de tes problèmes, tu peux me croire. Tes représailles ne me font pas peur. Elle en vaut le risque.


Sur ce, il partit le nez ensanglanté et la chemise tâchée.


Ce type avait vraiment un grain. Il croyait qu'il pouvait tout obtenir, s'il utilisait la force ? Eh bien il se trompait totalement, parce que avec moi, cela ne fonctionnerait pas. Jamais, je ne rejoindrais sa meute de cingler.

Je sentais la colère m'envahir, mon cœur battant la chamade. Mes griffes étaient toujours présentes, pleines de sang. Mes gencives me faisaient souffrir et en passant la langue sur mes dents, je sentis des crocs pointus et aiguisés comme un couteau.

Il y avait quelque chose de changé avec mes yeux... Ma vue était différente, je ne cessais de cligner des paupières dans le but de revoir normalement.

Henry, me caressa le dessous du menton et le releva doucement, pour que je relève la tête. 

La LouveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant