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- Tu comptais rejoindre leur meute, n'est-ce pas ? Dit-il en me regardant.


Je ne répondis pas.
La tension dans la pièce était palpable. Je suspectais Henry de réfléchir à une attaque.


- Hors de question. Tu ne veux pas venir avec nous, tu n'iras pas avec eux.


Henry se mit à grogner et le reste du clan en fit de même.


- Elle a une meute. Elle est une des nôtres.

- Non, non, non. Pas de cérémonie, pas de rattachement. Vous ne pouvez pas la défendre.

- On l'a déjà fait.

- Oui, mais vous ne pouvez pas me tuer, ricana-t-il. Vous êtes bien trop respectueux des règles.

- On peut faire une exception, railla Henry, les dents serrées.

- Eux ne peuvent pas, mais moi, oui. Vous l'avez dit, je ne fais partie d'aucune meute. Donc je n'obéis à aucune de vos règles. C'est bien pour cela que les loups solitaires sont si dangereux, n'est-ce pas ?


Tout le monde tourna le regard vers moi. Je devais me protéger et protéger mes amis.


Il me fut facile de faire croître mes dents, d'améliorer ma vue et de faire pousser mes griffes.


Malgré ses deux gardes du corps, je m'élançais contre lui. La diversion a permis à mon groupe de desserrer les liens d'Isabelle et de la libérer. Peut-être que sa guérison était ralentie par son âge, mais elle devrait aller de mieux en mieux, progressivement. Du moins, je l'espérais sincèrement.


Alors que le plus imposant des deux hommes qui accompagnait Mike allait se jeter sur moi, il leur fit signe de se stopper.


- Elle est à moi. Occupez-vous des autres, qu'ils la voient mourir.


Tout à coup, d'autres types apparurent et firent une intervention dans le but de neutraliser ma meute, sans les tuer. Seulement, pour les garder immobiles, les yeux rivés vers moi.


Mike me décocha un coup dans la mâchoire, puis dans le nez. Le sang coula sur mon visage mais je ne ressentis aucune douleur.

J'esquivais sa prochaine offensive et lui donna un grand coup de griffe sur l'abdomen. Sa chemise à carreaux bleue fut déchirée. Il observa mon œuvre et leva les yeux, en colère.


- Petite garce !


Je ne répondis pas à son insulte et continuais de me battre. Je réussis à atteindre ma cible : ses parties génitales. Exactement ce qu'il méritait pour ce qu'il venait de me dire.

Il pesta en mettant la main sur ses bijoux de famille, après avoir lâché un grand cri.


- Je vais te tuer ! hurla-t-il.

- Ça m'étonne que tu aies eu mal, le provoquais-je.


J'esquivais une autre attaque et repris :

- Puisque tu n'as rien dans le pantalon.


J'entendis un ricanement.


- Ce que je l'aime, ma petite louve... dit fièrement Henry.

- Elle est trop forte, commenta Luna.


Avait-il vraiment... Là, maintenant ? Il venait de dire qu'il m'aimait ? Peut-être que je devrais lui répondre, étant donné que c'était réciproque.


Mike me donna un coup de genou dans le ventre, ce qui me coupa la respiration.

Reprenant mon souffle, je vis que nos ennemis avaient réussi leur mission. Ils maintenaient désormais ma meute contre le mur du fond, écrasant leur trachée avec leurs gros bras. Il fallait que je neutralise Mike pour que ses amis lâchent les miens.


La loi du plus fort prédominait dans ce monde. Si je tuais leur alpha, ils m'obéiraient, non ?
Tuer... Même si cela était pour la bonne cause, était-ce vraiment nécessaire ?


Max trancha la paume de sa main et réussit à donner le couteau à Henry, qui fit de même.


- Chef ! Ces idiots se tailladent.

- Crétin ! Empêche-les de le faire, ils veulent officialiser le rattachement.


L'homme qu'il venait d'insulter souffla et murmura quelque chose.

Au geste de Max et Henry, je compris que je devais me rapprocher d'eux.


Un moment d'inattention et Mike me saisit à la gorge.


- Je pourrais te tordre le cou.


Il pencha sa tête sur le côté et renifla mes cheveux. Puis, il regarda Henry de façon provocatrice.


- Tu voulais garder cette jolie louve juste pour toi, coquin. Elle ferait une parfaite partenaire pour un alpha, je te comprends mais elle ne sera pas ta reine. 

La LouveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant