La Louve

37.

« Une étape qui marque une évolution dans ta vie » en effet... Un sacré changement.

En ce qui concernait la santé, cette information était positive. Qui aimait être malade ?

Je baissais la tête, regardant mes mains. Grâce à mes griffes, j'avais pu me défendre mais à quel point cette force, me rendait-elle dangereuse ?

C'était exaltant, de se sentir puissante et en même temps, je gardais cette boule au ventre : « Si je faisais du mal à une personne innocente ? »

- Je dois aller enlever le sang.

Je me levais et partis en direction de la salle de bain. Soudain, Henry me retint, ses doigts agrippant mon poignet.

- Gaïa... Je ne les laisserai pas te faire du mal.

- Je sais...

Je repensais aux paroles que j'avais entendues, provenant de la maison de sa grand-mère.

- Henry, je sais que tu t'es imprégné de moi. Je vous ai entendu.

- Oh... Est-ce que tu sais, ce que cela signifie ?

- Oui, Luna me l'a dit.

- Ah ! Luna... Une cousine en or mais qui se mêle souvent de tout.

- Je l'aime bien.

Il se gratta l'arrière de la tête et relâcha mon bras.

- Je ne veux pas que mes sentiments te fassent peur.

- Je n'ai pas peur.

Il se rapprocha de moi et remit une mèche rebelle, derrière mon oreille, en frôlant ma joue. Sa caresse provoqua en moi, une vague de chaleur. Mes yeux se fermèrent automatiquement, savourant ce petit contact.

Il était vraiment proche...

- Dis-moi que tu ne ressens rien pour moi et j'arrêterais d'essayer, dit-il sur un ton doux.

Il était malin. Il savait très bien qu'il me faisait de l'effet. Aussi, devait-il entendre mes battements de cœur s'accélérer.

Je ne répondis rien. Pourtant, j'étais certaine qu'il avait besoin de l'entendre.

- Gaïa...

Il se rapprocha encore plus, suffisamment, pour que je sente son souffle sur mon visage (chose qui d'ordinaire et désagréable pour n'importe qui mais qui, en cet instant, était enivrant).

- Regarde-moi, s'il te plait.

J'ouvris les yeux.

Je m'étais promis, de ne jamais retomber amoureuse, j'avais essayé de lui résister. Cependant, j'avais laissé s'écrouler petit à petit, cette muraille que j'avais érigée autour de mon cœur, pour le protéger. Désormais, il n'en restait plus rien.

Je me perdis une nouvelle fois dans son regard, comme ce fut le cas lors de nos premières rencontres. J'avais envie... De déposer mes lèvres sur les siennes. A vrai dire, il était si gentil, si beau, si doux, si... Parfait, que c'en était presque trop beau. Moi qui avais tant souffert par le passé, avais-je enfin le droit à mon petit bonheur ? Etais-ce un signe que j'allais bientôt mourir ? Merde !