La Louve

32.

Je n'avais pas aussi bien dormi depuis longtemps, du moins s'en était mon impression.

Il n'y avait eu aucun bruit et le matelas était exactement comme il fallait, tout comme l'oreiller.

Le matin, un filet de lumière passa à travers les rideaux de la fenêtre. Le réveil, sur la table de nuit annonçait dix heures. J'ouvris la couette, les volets et rejoignis le salon.

La luminosité me piqua d'abord un peu les yeux, puis ils s'habituèrent. Il y avait une bonne odeur de toast grillé qui flottait dans l'air. Mon ventre gargouilla.

Henry était derrière l'îlot de sa cuisine, il avait installé un petit déjeuner de rois, sur la grande table.

- Bonjour, petite louve. Bien dormi ?

Je levais les bras et m'étirais.

- Oui et même super bien, c'est bizarre non ? Avec tout ce qui se passe.

- Non, ça ne l'est pas. Tu es fatigué, c'est normal. C'est aussi probablement, grâce à moi.

- Comment ça ?

- Eh bien... Tu as un mec génial pour te protéger, c'est rassurant ! Rit-il.

Je ris également.

- Oui, ça doit être ça, c'est certain.

Il me fit un signe de tête.

- Assieds-toi.

Je m'exécutais, m'asseyant à table devant une grosse assiette de pancake et de pain grillé.

- Je ne sais pas ce que tu aimes donc... Tu as du beurre de cacahuète, de la pâte à tartiner au chocolat, de la confiture de fruit.

- J'aime tout ce que tu viens de citer, dis-je en souriant.

- C'est parfait alors, dit-il.

Puis, je remarquais une odeur encore plus appétissante que les autres. J'avais la sensation de saliver, beaucoup plus que d'ordinaire.

- Qu'est-ce que c'est ? Du bacon ?

- Oui, tout à fait. Même si je ne te connais pas encore assez bien, je sais que la viande... Tu ne diras pas non.

Il avait tout à fait raison. J'avais toujours aimé la viande mais mon attirance pour cette dernière avait augmenté, depuis cette fameuse morsure.

J'observais Henry, il se servit des pains toaster et du bacon avec un jus de fruit.

C'était tellement bon, que la bouche souvent pleine, je ne dis pas un mot.

- On pourrait passer chez toi, ce matin. On récupère tes affaires et on revient ici. En attendant, je peux te prêter un tee-shirt et un short aussi, si tu as besoin.

Il coupa son discours, puis reprit sur un ton plus solennel :

- Il y a aussi des choses, dont il faut qu'on parle.

J'avalais ma bouchée.

- Oui, ce matin ce serait bien. Tes vêtements sont confortables mais... un peu grands.

Il sourit.

- Je trouve qu'ils te vont bien.

A mon tour de sourire.

- De quoi veux-tu qu'on parle ? Parce que si c'est pour mon hébergement, je peux participer aux courses, au ménage, à la cuisine...