La Louve

11.

« Waouh ! »

Donc... moi qui aimait plus que tout, ma solitude. Qui avait quitté bon nombre de personnes nocives pour être seule et indépendante... J'allais devoir rejoindre un groupe d'inconnu ou je serais tué. Quelle ironie.

- Attends... tu as dit : « SI, tu deviens un loup », donc je peux rester moi-même ?

- Non.

Il baissa la tête et prit soudain un air triste.

- SI, tu survis à ta première transformation. Le risque que tu n'y arrive pas et minime mais... il existe quand même.

D'accord, donc avec un peu de chance, je ne rejoindrais pas son monde de dingues mais du coup, cela signifiera que je serais morte. Cool.

Ne pas paniquer...

« Si, je panique !!! »

- Excusez-moi ! Dis-je au serveur.

- Oui, madame.

- Je pourrai avoir un verre d'eau froide, s'il vous plait.

- Je vous l'apporte tout de suite, monsieur ?

- Rien, merci.

Henry ne cessait de me dévisager, comme si j'étais en train de me décomposer.

- Combien de temps pour prendre une décision ? En admettant que je survive...

- Tu as jusqu'à ta première transformation.

- Donc la prochaine pleine lune, je suppose.

- Oui.

- Cela me laisse moins d'un mois.

- Oui.

- C'est n'importe quoi...

Le serveur me tendit mon verre que je bus également cul sec, malgré le froid qui saisit mes dents.

- Tant qu'on y est... Tu as d'autres bonnes nouvelles ?

- Je suis désolé Gaïa.

Je pris une grande inspiration, visiblement les révélations s'arrêtaient ici. Je n'étais plus à un aveu prêt mais j'étais heureuse, qu'il n'y en ait pas d'autres.

Pourtant, suicidaire sans doute, je posais une autre question.

- Tu es un loup et je dois rejoindre un clan. Donc tu es ici pour que je rejoigne le tien, c'est bien ça ? C'est pour ça toute cette gentillesse et ses confessions sur les meutes ? C'est pour ça que tu veux m'aider contre cet homme ?

- Et c'est moi qui pose trop de questions, sourit-il.

Je tentais de m'être de coter, le fait qu'il était vraiment craquant quand il souriait.

- Non, ce n'est pas pour ça.

Je ne posais pas d'autres questions.

- Si j'ai décidé de t'aider, de te dire tout ça, ce n'est pas pour te forcer à choisir mon camp. Je le fais parce que... Tu as l'air d'être quelqu'un de bien et notre monde n'est pas toujours facile. J'ai pensé que tu méritais de savoir dans quoi tu allais être embarqué. Quand j'ai senti ton côté animal, je me suis renseigné et j'ai appris qu'aucun de nous n'avait mordu qui se soit. Alors... il ne restait plus qu'une meute. Ces gens ne sont pas aussi bon que toi, voilà tout. Ton choix de ralliement ne regarde que toi, personne n'a le droit de le prendre à ta place. De plus, tu es l'amie de ma sœur, je ne voudrais pas que quelque chose t'arrive et... Je t'apprécie, aussi.