55.

57 2 3
                                    

Une réunion sur les objectifs de tous les membres de l'équipe, marqua la fin de ma journée de travail. Je descendis les escaliers, en restant dans le hall pour attendre Max. Ce fut en patientant, que je me rendis compte que le fait de conduire moi-même, me manquait.


Lorsque je vis son véhicule arriver, je sortis du bâtiment pour le rejoindre mais rien ne se passa comme prévu. Alors que tous mes collègues avaient déjà filés, y compris ma meilleure amie (à qui j'avais dû expliquer que je ne pouvais plus prendre ma voiture), des hommes débarquèrent de nulle part. L'un d'entre eux me cogna fort à la tête. J'eus juste le temps d'apercevoir Max, le visage déconfit, courir dans ma direction avant de m'évanouir.


- Tu y es peut-être allé un peu fort, chef !

- Surveille là, je reviens. Un sceau d'eau devrait lui faire reprendre conscience.


Leurs paroles étaient comme lointaines mais cela devait être à cause du choc. Mon crâne me faisait mal, j'aurais aimé porté ma main à ma figure pour voir si je saignais ou si j'avais une bosse. Néanmoins, je ne réalisais pas ce geste, mon instinct de survie me soufflant de faire semblant d'être encore assommé. Il fallait que je m'enfuis !

Visiblement, j'étais attaché à une chaise, les mains et les pieds liées. Je reniflais prudemment l'air. Cette odeur était... nauséabonde. Un mélange entre une senteur d'humidité et de viandes périmées, je dirais. Je réprimais un haut le cœur. Où étais-je ?


- Tu n'es pas très maligne. Sais-tu que nous pouvons entendre les battements de cœur ? Les tient s'accélères. Je sais que tu es réveillé.


Je gardais les yeux fermés, cette fois. Non par instinct mais par peur. Qu'est-ce qui m'attendais ?


- On a besoin de ton aide.


Une grande sincérité se dégageait de sa voix. J'ouvris les paupières.


- Ravi de voir tes yeux, Gaïa.


Pourquoi entendre mon prénom était devenu quelque chose qui me donnait désormais la chair de poule ?


- Besoin de mon aide ?

- Oui, le chef a...


Un bruit sourd résonna, des volets s'ouvrirent et la lumière rentra dans la pièce très faiblement éclairée.


J'étais dans une cave. Ce n'était pas des volets mais des portes à battant, comme celles qu'on voyait dans les films américains où il y avait des tempêtes.

L'endroit était envahi par la moisissure, il y avait aussi des tâches de sang un peu partout sur le sol. Du sang de leurs victimes animales ? Car oui, ces hommes sentaient le surnaturel. (Encore... Quelle vaine !) Ma vie était vraiment devenue un foutoir.


- Enfin, t'es réveillé ! Lança le chef en déposant son bac d'eau au sol.

- Laissez-moi vous faire gagner du temps : vous voulez que je rejoigne votre meute mais manque de pot pour vous, moi non. Voilà ! Maintenant, quelqu'un va me détacher et je vais repartir.


L'homme barbu, le patron, (âgé probablement d'une cinquantaines d'années) se mit à rire.


- Ils avaient raison, elle a un sacré caractère, chef.


Il arrêta de rire, son visage devenant soudainement, neutre.


- On ne va certainement pas te relâcher. Les autres ont peut-être abandonné facilement, mais pas moi.

- Pourquoi ça, demandais-je.

- Je n'ai aucun compte à te rendre.

- Et ben on va avancer, dis-je fatigué de jouer au chat et à la souris avec cette espèce.


Il ne fallait pas croire que j'étais sûr de moi et pas le moins du monde effrayé ! J'étais paniqué, au fond. Qui ne le serait pas ? J'étais attaché dans une cave sombre, peut-être allaient-ils sortir des ustensiles et me torturer ?

Seulement, je ne pouvais pas me permettre de m'effondrer devant eux ou bien de leur montrer mes faiblesses, comment savoir ce qu'ils en feraient ? Je n'aurais qu'à vomir mon stress, une fois que je me serais enfui. Si, évidemment, j'y parvenais. 

La LouveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant