Chapitre 2

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Dove

Je crois que ce matin, c'est pire que tous les autres. Mon mal de crâne est horrible, et je viens tout juste d'arriver au bar, et mon ventre semble déjà vouloir rejeter le gâteau que j'ai avalé ce matin.

- Courage, ma puce !

Je reconnais la voix de Evy, elle aussi très protectrice avec moi. Je la remercie d'un sourire, et referme mon casier. Anxieuse, comme tous les matins, j'arrive enfin au niveau du comptoir.

Surprise de déjà voir Maxime être tirée dans le couloir, je colle Evy. Souvent, quand nous sommes plusieurs regroupées, les hommes choisissent une fille qui est seule. C'est plus simple de l'atirer, vous comprenez.

- Dove.

Encore une fois, Daniel vient s'assurer que tout le monde est à son poste. Cependant, je ne sais pas pourquoi il m'appelle moi. Bordel, tout sauf me faire crier dessus.

- Monsieur.

- Tu es celle que j'ai choisis pour être à la caisse aujourd'hui.

Il repart rapidement, après avoir regardé rapidement la pièce, et fait un signe de main à un homme qui regarde bien trop Evy à mon goût.

Je ne le montre pas, mais je suis heureuse. Être à la caisse signifie que aujourd'hui, je ne suis pas une proie pour les hommes qui vont franchir cette salle. Cela va sûrement desserrer le noeud dans ma gorge.

- Chanceuce, me lance une des filles en souriant.

- Bon courage.

La journée risque d'être un peu moins difficile que je le pensais, finalement.

...

Maxime ressort tout juste d'une chambre, seulement une minute après l'homme avec qui elle a passé trente minutes. Elle est réputé ici, pour avoir une capacité énorme à enchainer les gens.

Comme notre activité est interdite, et que donc l'État n'est pas au courant du genre de chose qui se font ici, beaucoup de gens ne savent pas notre profession. Tout cela est secret. Mais, pour les habitués, nous avons toutes une réputation différente.

La mienne, rien de fou, je suis juste la plus jeune.

- Ça va ? demandais-je à mon amie qui vient vers moi.

- Comme d'hab'.

Elle vient me prendre rapidement dans ses bras, comme il n'y a plus personne dans le bar. Toutes les filles sont actuellement avec un homme dans les chambres.

Notre étreinte ne dure pas longtemps, car la porte du bar s'ouvre. Et, nous n'avons pas le droit d'avoir du contact entre nous quand des potentiels clients sont dans la salle. Maxime me lâche à contre coeur.

Mes yeux s'écarquillent quand j'aperçois une femme. Aucune femme ne vient ici. Elles sont bien trop correctes contrairement aux hommes qui viennent ici. C'est la première fois que j'en vois une mettre les pieds ici.

- Je te laisse t'en occuper, me dit Maxime en me faisant un clin d'oeil.

Je soupire, mais ne prends pas la peine de lui répondre. La femme s'approche vers moi, un sourire malicieux sur ses lèvres.

- Il est piteux ce bar, dit-elle.

Elle joue à quoi celle-là ?

La fille devant moi me semble un peu plus âgée que moi, de quelques années sûrement. Elle a des cheveux plutôt atypiques, car ils sont noirs avec des racines rouges. Cela lui va plutôt bien.

Voyant mon manque de réponse, ses yeux bleus océans me scrutent. J'aimerai trouver un truc à répondre, mais je me perds dans mes pensées en voyant ses dents mordre sa lèvre inférieur.

- D'habitude, on vient nous même vous servir à vos tables.


- Maintenant que je suis là, tu me sers un coca ?

Je lui fais signe d'aller s'asseoir. Rapidement, je trouve une canette de coca, et vais lui donner. Personne ne prends jamais de soft quand il vient ici, mais en même temps, c'est la première femme que je vois assise sur une de ses tables.

Elle me semble si jeune, et elle parait gentille et innocente au premier abord. Mais pour trainer dans ce genre de lieu, être minable et seule convient parfaitement.

J'observe la fille, n'ayant rien d'autre à faire pour le moment. Elle regarde des choses sur son téléphone et ne semble pas se préoccuper de l'endroit dans lequel elle se trouve.

Une de mes collègue arrive, mais repart rapidement en remarquant qu'elle a oublié de mettre son haut. C'est à ce moment-là que la fille revient vers moi, presque en courant.

- Attend, je suis dans un bar à pute là ? s'exclame-t-elle, totalement paniquée.

- Tu croyais que tu étais où ? rigolais-je amèrement.

- Merde, j'ai du me tromper d'adresse, dit-elle. Je me disais bien que c'était bizarre ici.

Je prends sur moi pour ne pas me foutre de sa gueule. Cela se voit rien qu'en entrant dans le bar, que ce n'est pas un endroit où des choses basique se déroulent.

Effectivement, dans le bar, les lumières sont rouges, ce qui n'inspire rien de banale. La carte des boissons est limitée, car les gens ne viennent principalement pas pour cela. Et puis, les bruits que l'on entends quand on s'approche de trop près du couloirs ne sont pas des mélodies.

- Un problème ? demandais-je en regardant la fille qui me fixe.

La fille aux racines rouges continue de me regarder. J'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part, mais ce n'est pas le moment pour penser à ça.

- Tu es une salope, enfaite, déclare-t-elle en levant mes yeux au ciel.

- Alors non, une pute, corrigeais-je sarcastiquement. Je me fais payer. Je peux même te faire un prix d'amis, si tu insistes autant.

Moi qui pensait qu'elle avait l'air sympa, c'est une vraie conne. Je déteste que l'on emploie ce genre de mot, c'est ofenssant. Et puis, ce n'est pas comme si j'avais choisis de faire ça de ma vie. Parfois, les événements que l'on imagine dans notre tête ne se déroule pas comme prévue. C'est ce qu'il s'est passé dans ma vie sans que je n'ai pu tenter de faire quoi que ce soit.

La fille me fixe toujours, mais son regard est bien plus énervée que tout à l'heure.

- J'ai des gouts un peu plus...tu vois, en termes de femmes. Tu m'excuseras.

Son sarcasme me donne envie de lui arracher ses cheveux. Elle me dévisage de haut en bas, avant de déposer un billet et de partir rapidement.

C'est ça, casse toi.

• Slut •  ~ Billie Eilish ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant