• Slut • ~ Billie Eilish ~

Chapitre 62

Dove

- Contre Kems !

Billie me balance ses cartes dessus, soupirant. Son frère a été plus rapide et attentif que moi, et il nous a contré avant même que je ne comprenne que Billie était entrain de faire notre signe.

Je pouffe légèrement, en balayant les cartes sur le côté pour pouvoir regarder ma petite-amie. Je sais depuis longtemps que Billie est mauvaise perdante, mais son cas s'agrave de jour en jour.

- Tu es nulle ! me crie dessus Billie. Même pas capable de voir que je fais le signe.

Je suis un peu déstabilisée qu'elle s'emporte autant, devant ses parents, son frère et Claudia. Je ne trouve donc rien à rétorquer, car je sens bien Maggie me fixer.

Billie se lève et commence à ramasser les cartes qu'elle a lancé partout. Je la regarde sans rien dire. J'avais presque réussi, moi aussi, à récolter quatre cartes identiques. Je ne pensais pas que Billie avait assuré cela de son côté aussi.

- Nan mais, bougonne-t-elle dans son coin. Cela faisait au moins cinq minutes que je faisais le signe ! Quelle conne !

- Billie ! s'exclame la rousse. Tu parles mieux, s'il te plait.

- Mais on allait gagner !

Je déteste quand elle agit comme cela. Elle me rappelle des moments que je préfère oublier. Billie parle fort, fait de grands gestes, et visiblement, elle est énervée contre moi.

Je soupire bruyamment, pour essayer d'attirer son attention. Elle m'énerve, actuellement, et je suis à deux doigts de me casser si elle ne s'arrête pas.

Quand elle m'a proposé de passer notre dernière journée ensemble, avant son départ avec sa famille, j'ai hésité. Je pensais plutôt que nous allions rester au lit toute la journée. Mais Billie a insister pour venir ici, et je ne regrette pas d'avoir dit oui.

Mais elle va se calmer, et rapidement, je l'espère.

- Ce n'est pas une raison pour mal parler à Dove !

- Mais elle a pas vu que je faisais le signe alors qu'elle était juste en face de moi, crie Billie. Faut le faire, quand même !

La rousse semble tout autant étonnée que moi de voir Billie être si insolente. Je ne sais même pas comment réagir. Je ne hausse jamais le ton sur Billie, et quand je suis contrariée, je le cache et explique le problème après avoir réfléchi. Ce n'est donc pas dans mes habitudes de me prendre la tête avec elle.

Sauf que, je ne vais pas supporter longtemps le fait de me faire engueuler comme une enfant devant toute sa famille. Encore moins un jour avant qu'elle ne parte en tournée.

- On va aller parler au calme, Billie, ordonne Maggie.

Et ma petite-amie ne cherche même pas à contredire sa mère. Elle fait retomber lascivement ses bras le long de son corps, et lance le tas de carte sur la table. Sans un mot, la mère et la fille parte discuter dehors, alors que je les suis du regard.

Un silence gênant s'installe dans le salon. Je n'ose même pas relever le regard. La table est devenu mon seule centre d'intêret, je la fixe sans un mot.

C'est Patrick, qui vient couper le calme qui s'était imposé. Il se relève de sa chaise et demande :

- Qui veut boire quelque chose ?

Je le regarde quelques secondes, avant de nouveau baisser la tête. Je pourrais presque d'ici entendre Billie et Maggie crier. Elles sont entrain de s'engueuler par ma faute. Je commence à culpabiliser.