Chapitre 14

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Dove


Cela fait déjà dix minutes que je suis devant la porte. Quand l'étrange femme m'a déposé, elle m'a dit que ma mère était à l'intérieur, et qu'elle m'attendait avec impatience.

Je suis pétrifiée. Rien que trouver le courage pour abaisser la putain de poignée devant moi. Je n'y arrive pas. Finalement, je respire un grand coup, et rentre dans la pièce.

- Oh ma chérie !

La seconde qui a suivit, ma mère m'a prise dans ses bras. Je décide de rester immobile, ne pouvant pas la repousser, mais m'interdisant de lui faire une étreinte. Son odeur parvient à mes narines, et les larmes me montent aux yeux au même moment.

Ma mère a été tres présente pour moi durant les trois premières années de ma vie. C'était sûrement le fait d'avoir son premier et son seul enfant, qui l'a chamboulé. Mais elle n'a pas mis beaucoup de temps avant de me délaisser.

- Tu ne peux pas savoir à quelle point tu m'as manqué !

Cela est faux, je le sais, et je suis certaine que ma mère le sait également. Mais c'est comme cela que fonctionne Alice Reed. Elle revient vers toi en faisant semblant que rien ne s'est passé, et elle te retourne le cerveau, pour mieux te planter un couteau dans le dos la fois d'après.

Au début, je pardonnais tout à ma mère. Je la voyais comme celle qui m'a mise au monde, et je ne pouvais que l'aimer. Maintenant que j'ai compris que j'aurai préféré ne pas vivre, je ne peux que la détester.

- Tu es un peu maigrichonne, jeune fille.

- J'étais déjà comme cela la dernière fois, soupirais-je.

Je suis obligée de lui répondre, si je ne veux pas finir menacée avec un flingue sur la tempe. Ma mère va réellement me parler comme si cela ne faisait pas des années que nous ne nous sommes pas vues. Mais, si elle me voit muette comme une carpe, elle me forcera à parler.

Tu ne peux pas empêcher les gens d'être méchant, quand c'est dans leur nature, et qu'ils n'obtiennent pas ce qu'ils veulent.

- Je vais demander à quelqu'un d'aller chercher à manger.

Sans que je ne puisse dire quoi que ce soit, ma mère est déjà entrain d'appeler quelqu'un dans le couloir de sa maison - planque, je ne sais pas.

Ma mère revient vers moi, et m'oblige presque à m'asseoir sur le foutu canapé qui trône dans la pièce. N'emmetant aucune résistance, je m'installe, et ôte ma veste, car il fait super chaud ici.

- Comment tu vas, ma chérie ?

J'ai envie de vomir rien qu'en entendant ce surnom.

- Super... Super bien.

- Ton travail au bar te plait toujours ?

- Ouais ouais... Super...

À l'époque, même si ma mère était très absente, après qu'elle ai fait une chose impardonnable, elle m'hébergeait encore. Sauf que je lui en voulait à mort, alors j'ai fugué. Mais, c'est ma mère, qui a donné mon nom à Daniel pour qu'il me prenne dans son bar de merde. Ce travail, je l'ai à cause d'elle.

Mais le pire, c'est qu'elle m'a envoyé là-bas pour que j'apprenne à aimer les hommes. Elle pensait que j'étais lesbienne à l'époque, et ce bar, c'était un peu comme une cure de désintoxication.

Pendant une longue heure, ma mère me pose des questions sur ma vie. Je sais que depuis sa sortie de prison et celle de Martin, enfin, plutôt leur cavale, elle me surveille attentivement. Mais, à aucun moment, elle vient à parler de Maxime ou même de Billie. Elle veut que je fasse une erreur moi même pour me prendre la tête.

• Slut •  ~ Billie Eilish ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant