Tome 2 // Chapitre 32.

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×× Paradis ~ Orelsan ×× (j'ai pas réussi à vous trouver l'original sur YouTube, mais cette chanson est tellement belle que je ne pouvais pas ne pas la mettre)

Mardi 18 Avril, 11h24

Je sors les habits de bébé de la machine à laver et porte la corbeille dans la salle à manger pour regarder la télé tout en les pliant. J'écoute distraitement la chaîne de sport qui passe à la télévision. Antoine aime bien regarder ce genre de chaîne comme ça il est au courant de toutes les affaires de sport et finalement comme je ne change presque jamais de chaîne, donc celle-ci reste à l'écran la plupart du temps. Antoine et Théo sont partit parce que le sportif avait plusieurs rendez-vous pros à Paris. Ils devraient rentrer en fin de journée normalement et cette fois avec André. J'écoute donc la télévision sans vraiment écouter jusqu'à ce que le nom de mon compagnon soit annoncé. Je relève la tête vers l'écran et prête attention aux paroles des journalistes. Un de ces derniers parlent de la petite blessure d'Antoine avant de parler de transfert quelques minutes. Puis vient le moment où nos photos d'hier soir passent à l'écran, ils nous souhaitent du bonheur et nous félicite avant de passer à un autre sujet. Je souris distraitement à l'écran avant de me reconcentrer sur les premiers vêtements de bébé que j'ai lavé, sans pour autant oublier que je ne me suis pas encore reconnecté sur les réseaux depuis l'annonce d'hier soir. Je termine de plier tous ces vêtements que je monte dans la chambre du bébé pour pouvoir ensuite les ranger et trier dans l'armoire. Je redescends ensuite en bas et m'assois sur le canapé, mon téléphone à la main. Je réfléchis quelques minutes en regardant mon fond d'écran sans rien faire ; fond d'écran qui est une photo de mon champion avec mon petit frère Virgile. Cette photo est vraiment la meilleure de toutes les photos que j'ai pu prendre jusqu'à maintenant dans ma vie, si je venais à la supprimer je serais dévasté. On a tous une photo qui nous est chère et que nous ne voulons absolument pas perdre. Et bien moi c'est cette photo. Elle date un peu maintenant mais c'était le jour où j'ai rencontré Antoine, le jour du Griezmann Challenge. La fierté et l'adoration dans le regard de mon frère est la chose la plus précieuse dans la photo et bien sur le sourire d'Antoine qui nous montre bien qu'il est heureux d'être là pour ses fans, de les rencontrer. Il sait qu'il leur doit énormément, ne serait-ce que dans le soutien qu'ils lui apportent durant les matchs.

Un jour nous avons eu cette longue discussion avec Antoine, enfin plutôt le monologue d'Antoine. Je m'en rappelais sûrement toute ma vie. Nous étions sur le hamac dans le jardin d'Antoine, c'était dans la soirée après un repas qu'Antoine nous avait préparé. Je regardais le ciel tout en réfléchissant je ne sais plus à quoi puis Antoine s'est mis à me parler de son match et de fil en éguille on en est venu à parler des supporters. J'avais déjà vu lors des matchs, l'ambiance dans les gradins, c'était quelque chose qui vous emportait. J'avoue qu'on avait des fois même l'impression d'être invisible si je puis-dire, on est des milliers de personnes à encourager une équipe, on veut donner de la force aux joueurs sur le terrain, leur donner envie de jouer, envie de gagner, leur donner la rage de vaincre. On est vite emporté dans les gradins alors je n'imagine pas sur le terrain autour de tous les hurlements et encouragement, chants et tout ça. La lueur dans les yeux d'Antoine ne mentait pas. Et la manière dont il en parlait ne trompait pas non plus. J'avais adoré écouter Antoine me raconter les sensations que tu éprouves quand tu te sens porter par ton pays et inversement, quand ils te font savoir que tu joues comme de la merde. Et c'est ce genre de comportement qu'Antoine ne supporte pas, enfin qui supporterait de savoir que tu « déçois » ton pays, que tu n'es pas à « la hauteur » d'eux ? Antoine attend beaucoup des supporters et leur avis comptent énormément pour sa manière de jouer. Il m'a même dit une phrase que j'ai retenu : « C'est grâce à eux que je suis là où je suis aujourd'hui et pour ça je ne pourrais jamais les remercier assez. ».

Closer /Griezmann\Où les histoires vivent. Découvrez maintenant