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— Tu penses qu'on va être interrogés sur les benzodiazépines ? Demanda Jin hyung alors qu'on sortait de l'amphithéâtre de pharmacologie.

— Je n'en sais rien, admis-je.

— Quand je pense que j'avais prévu un samedi soir différent de celui de passer toute la soirée à retenir la liste de tous les effets des anxiolytiques de la planète...

Je soupirai un peu :

— Tu m'en diras tant. Tu avais prévu quoi à la base ?

— Mon frère vient de rentrer des États Unis avec sa femme et ma nièce...

— Tu voulais passer du temps avec lui ?

— Lui non, avoua Jin, avec sa fille surtout. Elle pense que je suis son prince charmant, elle est adorable...

Je me mis à sourire et il eut l'air de penser à quelque chose parce qu'il lâcha :

— Tu lui plairais, on pourrait peut-être se rejoindre ?

— Tu veux dire entre nos listes d'anxiolytiques et de schémas sur les récepteurs cellulaires ?

— C'est ça, assura Jin d'un air totalement sûr de lui.

Je me mis à réfléchir alors qu'on quittait le département de médecine en direction du restaurant universitaire au centre du complexe.

— Sincèrement je n'en sais rien, hyung, j'adorerais rencontrer ta nièce mais je ne peux pas prendre du retard.

— Ne t'en fais pas, je m'en doute, même pour moi ça risque d'être compliqué de jouer au prince. Nos examens sont dans trois semaines. Tu vas faire quoi après, pendant les deux mois de vacances ?

— Je ne sais pas...

Je tirai la porte du réfectoire et on s'engouffra dans la file d'attente.

— Il faudra que j'attende les résultats pour savoir si je peux garder l'appartement encore une année et que je voie avec l'administration si je peux y habiter même pendant les vacances.

— Oh, tu veux rester là ? Interrogea Jin.

— Oui, Mr Park, le prof de pédiatrie, nous a convaincus de trouver un stage dès maintenant pour acquérir de l'expérience. Je sais que d'habitude on commence les stages seulement l'année prochaine mais l'idée m'a emballée.

Jin sembla réfléchir alors qu'on avançait un peu plus près des stands de nourritures.

— Franchement, je pense que je vais chercher avec toi. Rien ne m'empêche de pouvoir essayer aussi d'autres unités comme la cardiologie, les soins palliatifs, l'endocrinologie, non ? Et puis travailler ensemble serait intéressant...

— Encore faut-il qu'on trouve.

— Je vais demander à mon père.

Jin hyung finissait parfois ses phrases ainsi « je vais demander à mon père « et en général il arrivait à obtenir ce qu'il voulait. Je n'avais jamais demandé ce que faisaient ses parents mais pour habiter non loin dans une maison, je me doutais qu'ils devaient avoir les moyens.

Je me fichais de savoir si mon hyung était riche ou non, je ne l'enviais pas sur ce point.

Seulement sur un autre...

On s'approcha des stands et je me dirigeai immédiatement vers celui de la cuisine coréenne. Le réfectoire était si grand qu'on pouvait aussi manger toute sorte de nourriture du monde entier. Jin adorait la nourriture française et italienne mais ce jour-là il préféra me suivre.

Le VoyeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant