Le Voyeur

44-

Je me réveillai en sursaut, me mettant à crier et à paniquer dans le noir, une lumière apparut alors qu'une porte s'ouvrit, chassant la pénombre.

Jungkook m'emprisonna dans ses bras brûlants et souffla :

— Désolé, j'étais juste parti chercher de l'eau, je suis là, hyung.

Je m'agrippai à lui désespérément et on se rallongea sur le matelas.

Mes sanglots venaient sans interruption mais je ne savais pas vraiment pourquoi je pleurais.

Est-ce que je rêvais de tout ça ? Est-ce que tout ça était réel ?

Tout se mélangeait dans ma tête et je ne savais plus ce que je faisais, qui j'étais. Je ne savais plus rien.

Je ne savais qu'une chose : Jungkook était là et c'était suffisant.

Les ténèbres m'enveloppèrent pour toute réponse.

Je me réveillai à nouveau, ne reconnaissant pas l'endroit, emprisonné dans les draps.

Je me débattis en criant, l'angoisse monta d'un coup.

Une porte s'ouvrit, apportant de la lumière et je tournai la tête, paniqué. Le visage de Jimin apparut devant moi et je l'agrippai en pleurant.

— Tae, tout va bien. Je suis là.

Où est-ce que j'étais ? Qu'est-ce que je faisais là ?

Est-ce que je rêvais ?

Qu'est-ce qu'il m'arrivait ?

— Tu es chez Jungkook, marmonna Jimin en me rallongeant et en se mettant à côté de moi.

— Où est ...

Ma gorge me faisait mal et ma voix était complètement cassée.

— Il est à son entraînement, il a séché les cours mais je l'ai forcé à aller s'entraîner, il vient tout juste d'être accepté dans l'équipe, il ne peut pas tout gâcher... Je prends la relève, Tae, je reste avec toi.

Je continuai de m'agiter mais il me parla tranquillement jusqu'à ce que je finisse par me détendre un peu.

Mon esprit était si embrouillé.

Qu'est-ce qu'il m'arrivait ?

Est-ce que j'étais malade ?

— Tu as soif ?

Je le regardai et acquiesçai, il tendit le bras pour attraper le verre et la carafe sur la table de chevet et me les tendit.

— Tu as faim ?

Je secouai la tête et mes yeux se fermèrent une fois ma tête posée sur l'oreiller.

— Rendors-toi, m'intima-t-il.

— Reste avec moi...

— Je reste là.

Je me réveillai encore en pleurant, cette fois j'entendis clairement mes propres lamentations. C'est ma mère que j'appelais.

Elle peuplait mes cauchemars mais parfois ce n'était pas tout à fait son visage.

Je me sentais confus, alarmé, mon cœur battait à cent à l'heure et mon corps me faisait mal comme si j'avais couru un marathon dans la nuit.

La porte s'ouvrit brusquement :

— Hyung.

Je me sentis la force de sortir du lit et d'aller à sa rencontre, la fraîcheur hors des draps me fit du bien et Jungkook m'attrapa avant que je ne m'écroule.