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Jimin me fixait et je voyais les émotions sur son visage, entre le bouleversement, la surprise et la tristesse.

— Et ça te convient ?

Il avait l'air un peu secoué et j'acquiesçai doucement.

Nous étions assis sur un banc dans la gare, la voix pré-enregistrée s'élevait et résonnait au-dessus de nous tandis que l'endroit était agité de passage, d'allées et venues, d'un bourdonnement qui ne s'arrêtait jamais.

Ma valise devant moi, la plus grosse que j'avais trouvée en magasin, contenait toutes mes affaires.

Une si petite chose contenait ainsi toute ma vie. C'était étrange de se dire cela ainsi.

Je rentrais à Daegu, chez mes grands-parents. Ce matin même, j'avais rendu mon appartement.

Un mois était passé depuis la réception de mon mail de recrutement et le mois de juillet arrivait à sa fin.

Je ne l'avais pas vu filer et, enfin, aujourd'hui tout était réglé. Mon stage était terminé, mon rapport rendu, ma soutenance passée.

Soutenance durant laquelle mes trois professeurs ainsi que mon tuteur de stage n'avaient fait que d'échanger sur mon futur poste, me couvrant de compliments et de fleurs ce qui m'avait rendu très mal à l'aise. J'étais à présent officiellement devenu un interne.

Mon visa était prêt, mon passeport et mes documents rangés dans une pochette spécifique. Mes vaccins étaient à jour, mes livres étaient vendus à des dongsaeng des classes inférieures en médecine, mes vêtements étaient triés grâce à Jimin qui avait récupéré ceux que je ne pouvais pas mettre dans ma valise pour les donner à un orphelinat.

Une page se tournait.

— Ça a été ce matin ? s'enquit-il. Pour libérer l'appart' ?

— Oui...

C'était un mensonge. Sur le trottoir d'en face, près de la supérette, j'avais contemplé mon immeuble puis son jumeau et j'en avais eu les larmes aux yeux.

— Et tu ne vas vraiment pas revoir Jungkook ? argua-t-il.

Je secouai la tête mais ça ne sembla pas être une réponse convenable à ses yeux :

— M'enfin, c'est n'importe quoi ! Je veux bien comprendre tout ce que tu m'as dit, tout ce qui s'est brisé, toute cette distance entre vous et ce message qu'il t'a envoyé après avoir déménagé sans te le dire. Admettons qu'il n'arrivait pas à faire face et qu'il voulait s'éloigner pour que ton départ soit moins dur. Ça d'accord, mais il faut trancher ! Tu ne peux pas partir à l'étranger sans savoir si vous êtes toujours ensemble ou non !

Je ne répondis pas. Yeri m'avait sorti le même topo il y a quelques jours.

— Il va venir pour le jour de ton départ, à l'aéroport, avec nous ? demanda-t-il.

Mes amis s'étaient mis dans l'idée, le soir même où j'avais bu du champagne chez les parents de Jin, de réserver un mini bus pour que tout le monde puisse m'emmener à l'aéroport pour mon départ.

Je n'avais pas pris ça au sérieux, mais c'était visiblement sous-estimer Sehun qui avait réservé un gros van dès le lendemain de la soirée.

Et ce avec la gueule de bois, mesdames et messieurs.

Ainsi, de fil en aiguille, Jin hyung avait convenu que puisque ses parents seraient absents, nous dormirions tous chez lui la veille du départ pour faire une dernière soirée tous ensemble avant de prendre la route pour l'aéroport d'Incheon dès le lendemain. Tous mes amis s'étaient organisés pour prendre leur journée, ce jour-là.

Le VoyeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant