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Warning trigger : Je vous rappelle que cette histoire est inscrite avec un contenu mature.

Je préviens donc que ce chapitre, ici, aborde des sujets psychologiques qui peuvent être difficile à lire pour certains.

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Manger chez Yeri devint une habitude.

Un midi, même Jin hyung vint nous rejoindre.

Il s'extasia autant que moi devant la déco et monopolisa la parole durant tout le repas pour se plaindre de son stage.

Yeri et lui avaient discuté avec animation du secteur de la psychiatrie. Mais derrière ses revendications et ses plaintes Jin hyung semblait, étonnamment, content.

En fait il se plaignait pour se plaindre et pour qu'on le plaigne, je ne connaissais pas cette partie de sa personnalité. Mais dans le fond, là-bas, il avait l'air de se plaire.

Trois semaines après le début de nos stages, il semblait avoir réussi à s'adapter au rythme.

Jungkook m'avait prêté son téléphone et ses réseaux sociaux pour que je puisse lire les commentaires sur le groupe créé par notre promotion. C'était étonnant qu'après tout ce temps je n'entende parler de ce groupe que maintenant. Si Yeri ne m'en avait pas parlé, ça ne m'aurait pas rendu curieux.

Après tout c'était aussi un peu ma faute de m'exclure de tout ça, je n'utilisais pas ces applications.

En tout cas, dans ce groupe de discussion, tout le monde échangeait des idées, se plaignait, s'entraidait. Moi, je suivais ça en visiteur caché sans y prendre part.

Force était de constater que tout le monde commençait à s'y faire.

Enfin, une très grande majorité.

L'un d'entre nous, dont je ne me rappelais pas du nom, avait abandonné. Burn out. Enfin, c'était le diagnostic qui avait été lancé.

Je ne voulais pas être le prochain.

Jungkook, lui, avait tenu parole, on avait passé ma journée du vendredi ensemble. Tant bien même que j'avais beaucoup dormi.

Dormi et pleuré.

Je m'en voulais, je me flagellais mentalement de lui infliger ça. Je profitais beaucoup trop de sa gentillesse pour me comporter comme un bébé. J'avais l'impression de me mettre en position d'enfant et j'attendais de lui qu'il me câline et qu'il me berce à longueur de temps.

Ce qu'il faisait bien entendu, mais quand même, dans le principe ça me dérangeait.

Il avait été adorable et serviable, tentant tant bien que mal de me rassurer.

Il s'assurait que je mange bien, que les courses soient faites, le linge lavé, l'appartement propre et pas trop en désordre pour éviter de m'angoisser. Il était vraiment prévenant mais je voyais bien qu'il le faisait car il ne savait pas quoi faire d'autre.

Parce que, par-dessus tout, je n'avais rien pu lui dire.

J'étais encore bloqué.

Alors je lui disais des choses bateau. Il voyait bien que ce n'était pas l'entière vérité mais il attendait patiemment que je m'ouvre à lui.

Mais j'avais peur que ces images sortent de ma tête, qu'elles deviennent dures et encore plus horribles dites à haute voix.

J'avais peur de lui faire porter ce poids-là, de lui donner du souci, de lui jeter cette réalité médicale à la figure alors qu'il ignorait tout de ça.

Le VoyeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant