51-

50K 3.1K 7.9K
                                    

J'avais le souffle coupé, la poitrine serrée et l'air frais qui me giflait les oreilles.

Mes gestes étaient précipités et ma course nerveuse. Mes pieds martelaient le sol et mes cheveux, trop longs, me barraient la vue par instants.

Je courais à vive allure dans les couloirs de l'hôpital, les cheveux encore trempés de ma récente et très rapide douche, essayant à tout prix d'aller le plus vite possible tout en évitant les personnes qui rencontraient ma route.

Malheureusement, mon sac à dos, balloté dans ma main et mal refermé dans ma précipitation, s'ouvrit, répandant son contenu et je m'arrêtai brusquement avant de m'abaisser au sol et de refourguer tout à l'intérieur de manière saccadée et indélicate.

— Taehyung ? me héla Jin hyung au détour du couloir. C'est toi qui fais un boucan à courir comme ça ? Fais gaffe, tu vas encore te faire engueuler par la vieille infirmière en chef...

— Ce n'est pas grave, il faut que je file !

— Je croyais qu'on déjeunait ensemble ?

— Pas aujourd'hui, désolé hyung ! m'écriai-je en me remettant à courir.

Je continuai ma course, jetant un regard inquiet à l'heure sur ma montre et faillis me prendre Yeri en pleine face alors que j'atteignais le rez-de-chaussée et la porte de sortie du service. Elle poussa un cri avant de mettre la main sur son cœur.

— Mais ça va pas bien de débouler comme ça !

— Désolé.

Elle m'attrapa par l'avant-bras avant que je ne me remette à courir :

— Tu vas où comme ça ? On ne devait pas manger avec Jin oppa ?

— Si, mais non...

Je voulais lui expliquer mais déjà, parce que j'étais essoufflé ce n'était pas possible, et ensuite l'heure qu'affichait le cadrant de ma montre m'inquiétait.

— Je t'expliquerai plus tard ! J'ai pris une grande pause déjeuner, on se voit une autre fois !

Elle leva les sourcils, surprise, avant de plisser les yeux tandis que je poussais la porte de fer vers la sortie :

— Ce n'est pas aujourd'hui que Jungkook part pour... ?

— Si ! Plus tard Yeri !

— Profites-en bien, protégez-vous les enfants, cria-t-elle exagérément en me faisant un signe de la main alors que je traversais le parking.

Je me précipitai vers l'emplacement réservé aux taxis et poussai un petit cri, ridicule mais de soulagement, lorsque j'en aperçus un se garer pile devant moi.

Le karma était peut-être avec moi, aujourd'hui.

Ce serait bien la première fois.

Je rentrai dans la voiture et donnai l'adresse. Je finis par m'adosser au siège, la main sur le cœur, essoufflé...

Non, pas essoufflé. Au bout de ma vie serait plus réaliste.

J'avais l'impression que mes poumons allaient sortir de ma poitrine.

Vu ma pauvre capacité en matière de sport, ce n'était pas étonnant.

Ah, j'avais une pointe de côté maintenant...

Bon.

Je vous explique.

Le mois d'avril s'était passé très rapidement, aussi vite que les précédents mois du début d'année. Je n'arrivais pas à me rendre compte que tout allait si vite.

Le VoyeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant