Chapitre 18

2.5K 257 43
                                    

Ils arrivèrent vers quatre heures trente au manoir et se dépêchèrent d'aller au bureau de l'Aor Yfir, mais une fois encore il n'était pas là. Ils croisèrent un membre de la meute dans le couloir et lui demandèrent où il était, mais il ne sut pas répondre. Il leur conseilla de demander à Vlad, il devrait le savoir, il connaissait le planning de l'Aor Yfir en tant qu'yfir des félins. Il était puissant et c'était celui chargé de la meute lors des déplacements de son supérieur.

Astoria ne se souvenait pas de l'avoir rencontré, mais Brad l'avait déjà vu, et d'après lui, il était imposant. De toute façon ils n'avaient pas besoin de le voir pour demander, elle devrait être capable de le contacter par télépathie. Si seulement l'Aor Yfir se décidait à répondre...

Elle prit donc son courage à deux mains et tenta de trouver le malheureux Vlad. Elle visualisait le lien de meute comme un arbre généalogique, le boss des boss en haut, les yfirs juste en dessous, annarrs à leur suite et ainsi de suite. D'après ce qu'elle visualisait il y avait quatre yfirs et un seul d'entre eux était un félin donc aucun souci pour l'identifier !

Elle se visualisa toquer à la porte de son esprit, n'ayant aucune idée de si ça marchait comme ça, elle avait seulement fait des messages inattendus, sans aucune politesse avant. Un esprit vint à la rencontre du sien, il lui semblait contrarié.

« Je suis en réunion avec l'Aor Yfir, on doit en avoir fini à cinq heures et on arrive à cinq heures vingt à la maison, si t'as besoin de quelque chose on verra après. »

La voix n'était pas des plus aimables, mais au moins elle avait toutes les informations dont elle avait besoin. Elle fit part de sa trouvaille à son ami et ils se demandèrent ce qu'ils pourraient bien faire en attendant. La question ne resta pas longtemps sans réponse, car le ventre de Tori cria famine, il avait tendance à beaucoup se faire remarquer ces derniers temps. Les modifications physiques de la métamorphe des derniers jours chamboulaient tout son système interne. Cette récrimination eut l'avantage de faire rire l'élémentaire qui proposa de trouver quelque chose à grignoter. Il pouvait bien faire pousser des fraises, mais il savait d'expérience qu'un métamorphe ne se contenterait jamais de ça. Il avait beaucoup d'amis dans cette meute, les élémentaires et métamorphes avaient de très bonnes relations ce qui leur permettait de s'entraider.

Ils étaient peu nombreux et si leurs pouvoirs leur permettaient de se défendre, l'aide des métamorphes leur était tout de même en général bien utile. De leur côté, ils les approvisionnaient en fruits et légumes, aidaient à maintenir l'équilibre de la forêt, partageaient leurs connaissances. Les élémentaires du feu étaient rares, ceux du vent peu communs, la plupart étaient de la Terre ou de l'eau. Personne ne savait pourquoi, peut-être que les deux premiers demandaient des qualités peu communes. Dans tous les cas la meute avait deux élémentaires de l'eau, et deux de la terre avec eux, pour un seul de l'air et pas de feu.

Le jeune homme se demandait toujours comment il était possible que son amie soit élémentaire étant donné qu'elle était une fille. À sa connaissance, les filles de son espèce avaient disparu il y a bien longtemps et pour une raison obscure. Seuls les hommes étaient détenteurs de pouvoirs naturels, ils s'opposaient aux sorcières qui étaient principalement des femmes. Ils avaient cependant de temps en temps des cas d'hommes sorciers, même si ce n'était pas courant.

Ils avaient cependant de bonnes relations avec les sorcières, mais ces dernières étaient moins proches des métamorphes, souvent parce qu'elles ne voulaient pas être mêlées à leurs affaires qui leur apportaient la plupart du temps des problèmes. Pour elles, les métamorphes étaient trop territoriaux et possessifs. Certaines avaient des sortes de contrats avec des meutes, c'était du donnant donnant, service pour service. Par exemple une sorcière avait fait un sort de protection sur la forêt pour que les humains n'y rentrent pas, ou que jusqu'à une certaine limite et que les catastrophes naturelles ne l'abîment pas. Mais Brad ne voulait pas non plus se faire trop de nœuds au cerveau et son amie était marrante et sympa, que demander de plus ?

Le Sceau (tome 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant