Chapitre 16

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Sept heures trente, Astoria faillit tomber du lit, surprise par le son de son alarme téléphonique. Elle n'était plus habituée à ce type de réveil ! Elle la mit en veilleuse et resta entendue, les yeux fermés, sur son lit. Les cours ne commençaient qu'à huit heures trente le lundi donc elle avait du temps ! La journée d'hier avait été assez posée bien qu'instructive alors que le samedi avait été chargé en émotions.

Elle ouvrit enfin un œil, voyant que dix minutes étaient passées et que sa mère était déjà prête pour une nouvelle journée. Elle daigna enfin sortir un pied de ses draps puis s'étira. Elle resta un moment à profiter encore de la douceur du lit, puis sortit le deuxième et les posa à terre se retrouvant en position assise. Ses cheveux étaient un champ de bataille et ses yeux étaient encore tous bouffis de cette nuit de sommeil profond. Elle traîna des pieds jusqu'à sa salle de bain pour boire un peu d'eau et désempater sa bouche sèche. Elle fit une grimace au miroir qui lui renvoya une image d'elle à tomber devant tant de beauté... elle allait devoir se coiffer et prendre une douche pour avoir l'air un peu plus fraîche.

Elle sentit tout à coup la bonne odeur du pain grillé, plus besoin de traîner, elle fila jusqu'à la cuisine en un temps record ! Elle prit un bon petit déjeuner, courut prendre une douche fraîche de cinq minutes et enfila un short gris et un T-shirt jaune fluo.

Un coup d'anticernes s'imposait autant qu'un bon lavage de dents. Elle se brossa les cheveux, mais cassa sa brosse en la serrant trop fort, parce que depuis son « éveil » sa force se développait énormément et elle avait un mal fou à la contrôler. Par exemple quand elle avait fermé la portière de sa voiture samedi soir, elle n'avait pas mis plus de force que d'habitude, mais tout le pick-up avait bougé. Sa mère l'avait regardé l'air de dire « on va devoir travailler sur ce point aussi », apprendre la délicatesse à son âge... un comble. Elle avait dû passer la journée du dimanche à s'entraîner, mais un moment d'inattention comme au réveil et pof ! tous les efforts tombaient en ruine. Cela c'était sans compter l'histoire de la bouteille de bière qui avait aspergé l'Aor Yfir.

Une fois prête elle fonça à sa voiture avec un « s'lut m'man » et se rendit à l'université. Ce semestre elle n'avait que douze crédits donc douze heures de cours par semaine. Elle en aurait plus le semestre prochain, ça c'était sûr !

Elle arriva très vite devant l'enchevêtrement de bâtiments et dû vérifier sur le plan du campus qu'elle avait téléchargé hier où était sa salle de classe. Au moins elle était sur le bon parking, il y en avait six différents !

Elle repéra enfin son bâtiment et rentra dedans, c'était lumineux, sa classe était la 204, mais elle ne comprenait pas parce que c'était grand, mais pas assez pour contenir deux cent classes. Elle fit le tour du rez-de-chaussée et vit que des pièces dans les cents, sa salle devait être à l'étage alors. Elle avança un peu dans le long corridor et bingo, elle vit une porte portant le numéro voulu.

Elle n'était pas stressée de nature, mais elle ne savait pas trop à quoi s'attendre d'une université américaine, surtout que ça ne marchait pas du tout comme en France ! Enfin ce n'était pas plus mal parce qu'elle avait pu choisir un cours en commun avec Spencer pour ce semestre. Mais là elle allait commencer par une classe qui s'appelait « corrections » et elle serait seule. Avant d'entrer, elle verrouilla toutes les portes coulissantes de son cerveau parce qu'il y avait tellement de monde dans l'enceinte de l'établissement que sa tête aurait explosé si elle ne l'avait pas fait. Dans les espaces très peuplés, son cerveau avait encore du mal à gérer la surcharge d'informations de façon automatique. C'était comme les avions, aujourd'hui le pilote automatique est utilisé pour les vols normaux, mais dès qu'il y a un problème météorologique, le pilote reprend le contrôle.

Le Sceau (tome 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant