Le Sceau (tome 1 et 2)

Chapitre 69

Tori soupira de soulagement, ses plaies étaient enfin guéries. Elle pouvait respirer librement sans qu'elle ait l'impression que ses os allaient perforer ses poumons à chaque inspiration. Elle regarda avec tristesse le lion qui dormait paisiblement sur la couette, un pli d'anxiété toujours présent sur son front.

Ses yeux vairons n'arrivaient pas à se détacher de l'homme dont elle venait de prendre une majorité de l'énergie pour le forcer à dormir et lui éviter de faire quelque chose de débile qu'il aurait regretté plus tard. Grâce à ça elle avait pu finir de se soigner, mais elle ne pouvait plus dormir.

Elle tira le blond pour qu'il soit entièrement étendu sur le lit et non les jambes dans le vide, lui retira ses chaussures avec une infinie douceur. Elle avait bien pris soin de défaire leurs lacets avant, puis elle lui retira les chaussettes pour laisser ses pieds respirer. Elle regarda son œuvre, fière d'elle, avant d'aviser le pantalon étroit de l'endormi et les boutons malmenés de sa chemise à cause de sa position.

Ayant de l'énergie à perdre, elle entreprit de le changer. Mais monsieur pesait son poids et ce n'était pas vraiment facile. Le slim fut la partie la plus simple, elle n'avait qu'à le faire descendre, mais la chemise fut problématique. Zion était sur le dos et ne faisait aucun effort pour se laisser tourner. Soufflant comme un bœuf, Tori se mit debout sur le matelas, se pencha en avant et essaya de faire rouler le lion. Elle réussit en partie, mais fut bloquée par ses propres jambes. faisant quelques pas en arrière, elle tomba sur son compagnon de telle façon que leurs deux corps formaient une croix.

- Vraiment je suis douée... heureusement qu'il a un truc du style zéro énergie parce que sinon je ne me serai pas acheté beaucoup de temps avant notre conversation...

Elle savait que l'affrontement allait être rude sachant qu'elle lui avait volé toute son énergie, encore une chose à rajouter à la liste de ce qu'elle avait fait de mal. Elle commençait à être longue. Elle voulait juste être en forme pour l'affronter sinon elle serait écrasée et Zion se laisserait guider par sa rage passagère, laissant de côté toute rationalité.

Se redressant, elle pesta, le lourdaud était retourné sur le dos quand elle était tombée.

- Misère...

« Je peux peut-être lui suggérer moi-même de bouger ? » fit la voix moqueuse de l'esprit du feu.

« Je tiens à ma chambre moi ! » rigola la jeune femme.

Elle changea de tactique, elle le poussa de côté après avoir envoyé son bras au bon endroit. Cette méthode fut la bonne, même si elle se doutait que le pauvre Aor yfir, bien qu'endormi, ne devait pas être très à l'aise. Elle déboutonna les manchettes puis fit glisser la chemise, qu'elle avait ouverte au préalable, le long des bras du dormeur. Elle l'envoya balader sur la moquette. Elle admira le fruit de son dur labeur et prit conscience qu'elle venait juste de déshabiller un homme qui dormait. Il ne lui restait que son caleçon, et ses cheveux qui lui recouvraient toute sa tête maintenant après tout ce qu'elle lui avait fait subir.

Elle sentit le rouge lui monter aux joues, qu'est-ce qu'elle faisait ? Son esprit se perdit en admirant le beau corps qui était dans ses draps. Elle suivait les courbes de son dos quand une idée émergea dans son cerveau de gamine. Elle farfouilla dans les tiroirs de son bureau jusqu'à sortir d'une boite un marqueur noir, elle le brandit en signe de victoire. Un sourire machiavélique apparut sur ses lèvres, monsieur aurait une surprise en se réveillant.

Elle débouchonna l'arme du crime et retourna sur le lit, essayant de ne pas penser à ce qu'elle faisait, elle baissa de la main gauche le tissu qui recouvrait la fesse gauche de Zion et écrivit en lettres stylisées « bad » avant de passer à la droite où elle inscrivit « guy ». Très fière de son art, elle rangea son feutre et recouvrit sa victime de sa couette. Elle veilla à ce que sa tête repose bien sur un oreiller, dégagea son visage des mèches blondes qui le cachaient. Laissant une caresse sur sa mâchoire carrée, elle lui chuchota :