Chapitre 25

2.5K 239 32
                                    

Spencer ne lui laissait aucun répit et n'allait pas doucement parce qu'elles étaient amies. Elle testa d'abord ses réflexes en envoyant des coups un peu partout. Sur ce point, Astoria se défendait plutôt bien, l'esquive semblait parfaitement lui convenir sauf que ce n'était pas toujours la solution. Cependant elle avait une bonne position, elle avait appris pendant son année de cours de boxe française que selon l'emplacement de son centre de gravité elle avait plus ou moins d'équilibre et de puissance. Elle tentait de se rappeler tout ce qu'on lui avait dit, mais maintenant qu'elle était au pied du mur devant son entraîneuse son cerveau avait du mal à connecter toutes les données.

En ce moment son corps bougeait tout seul, il savait bien que le moindre bleu guérirait vite, mais il avait une âme sensible et savait que les coups faisaient toujours mal même si la douleur passait vite. Le cerveau réagissait en mode survie ou plutôt préservation, puisque le danger n'était pas réel. Enfin les poings et méchants pieds qui attaquaient sans cesse n'avaient pas non plus vraiment l'air de rire. Tout à coup tout s'arrêta, Spencer observait son apprentie d'un œil critique.

— Bon il me semble que t'as des bases de défense, je me trompe ? Si on te donne pas des coups trop rapidement tu esquives bien.

— Un an de boxe française et un an d'aïkido... enfin c'était y a trois ans alors à part esquiver... euh comment dire ? Je suis nulle ? grimaça Tori.

— T'inquiètes, on va bosser là-dessus !

Sa voix était légèrement... moqueuse ? Mais en même temps elle lui fit un sourire rassurant, au moins elle n'allait pas la tuer.

— Bon j'ai vu ce que je voulais voir, maintenant on passe à l'échauffement !

Pourquoi la Française avait l'impression que cet échauffement ne serait pas une partie de plaisir ? Elle adorait les films et dans tous ceux qu'elle avait vu, sans exception, quand les acteurs faisaient du combat, leurs entraînements faisaient peur. D'après le regard de son amie, elle n'allait pas lui faire de faveur parce qu'elles étaient potes. Son physique était d'ailleurs la preuve vivante qu'elle chérissait le sport, elle ne blaguait pas là-dessus. La brunette était mince et bien sculptée, mais pas dans le sens mannequin anorexique, elle avait des muscles qu'elle entretenait avec soin. Ses épaules, sans faire masculines, étaient puissantes, tout comme ses bras et longues jambes. Son top de sport laissait voir un ventre bronzé aux abdos dessinés, mais pas trop prononcés : l'art des muscles ! Astoria eut très peur pour ses poignées d'amour, elles lui semblaient tout à coup adorables ! Elle soupira, elle avait signé pour en baver, l'Aor Yfir avait vraiment trouvé la bonne personne pour être son coach.

— Bien, on commence par cinq tours de salle en petites foulées pour échauffer les muscles.

La jeune femme apprécia le fait que son amie fasse tout avec elle, elle se sentait moins seule et plus motivée.

— Allez on se détend les épaules, les cuisses et mollets.

Les exercices s'enchaînèrent : gainage, pompes, planche, jumping jacks, et autres. La sportive encourageait son élève qui pestait dans sa barbe, comme à son habitude. Elle faisait des blagues, qui parfois faisaient perdre le contrôle que l'étudiante avait sur sa respiration. Au bout d'une bonne demi-heure la leçon commença pour de bon.

— On va faire de la boxe d'abord, c'est ce que je maîtrise le mieux et je pense que pour le début, c'est bien. Viens je vais t'apprendre à mettre des bandes !

Astoria la regarda lui enrouler des bandages autour de ses poings et poignets, avant de lui passer des gants. Elle l'entraîna ensuite sur le ring, situé dans la partie droite de la pièce. Elle travailla un peu sa position puis lui demanda de la frapper avec son poing droit sur sa main gauche, recouverte d'une protection qui ressemblait à un mini bouclier mou. La tigresse dut passer presque quarante minutes à frapper, encore et encore, suivant les conseils de son amie pour ajuster ses coups, leur vitesse, direction, puissance. Elle n'avait pas le droit de percer le sac de frappe, donc elle devait contenir sa force, mais elle devait frapper assez fort et de manière précise. À la fin de la séance, elle était épuisée mentalement et physiquement. Les étirements lui avaient paru aussi compliqués que l'échauffement. Le sport n'avait jamais été son passe-temps favori quand elle n'avait pas une équipe et un ballon. Cependant il fallait bien avouer qu'elle avait apprécié cette bonne heure avec sa sauveuse d'Ikea, comme elle aimait l'appeler pour se moquer. Sa bonne humeur et sa passion pour le sport étaient agréables et motivantes.

Le Sceau (tome 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant