Le Sceau (tome 1 et 2)

Chapitre 65

Les rescapés des veiors étaient partis dès qu'ils avaient entendu les métamorphes de Zion arriver, pour éviter toute confusion de clan. Ils étaient allés voir ceux qui ne répondaient pas à leurs appels et les avaient retrouvés morts ou gravement blessés. Ils les avaient rapatriés de toute urgence, les survivants étaient tous des semis.

Quand des patrouilles étaient revenues sur les lieux pour surveiller le périmètre lors de la deuxième matinée de combats, ils avaient repris leurs postes de la veille. La forêt était fidèle à elle même, aucun bruit suspect ne leur était parvenu. Parmi les troupes il y avait deux veiors complètement humains mais avec beaucoup d'expérience. Ils avaient un bon palmarès de missions menées à bien, sans anicroches. Tous les autres étaient des andyrs, le boss n'envoyait jamais des humains seuls sur le terrain pour une question de sécurité.

Chaque veior avait un coéquipier, un groupe était constitué de trois équipes de deux. Au total il y avait eu quarante-huit hommes sur le terrain pour surveiller les contours de la protection magique du domaine. D'autres patrouillaient plus loin, près des frontières et sur le terrain situé entre les deux zones. Cette mission avait été d'une envergure incroyable pour l'organisation. Le territoire de la meute des Freelanders était loin d'être petit, d'habitude il était gardé par la meute, un roulement complexe de garde avait été instauré.

A l'heure du déjeuner, il y avait eu une interférence sur le système de communication des groupes de patrouille, leur rendant impossible toute communication pendant près d'une minutes. L'équipe de soutien matériel avait pas réussi à comprendre d'où venait le problème, les traqueurs avaient donc reçu l'ordre de redoubler de vigilance. Pourtant, à partir de ce moment tout avait commencé à devenir hors de contrôle.

Une équipe au nord du territoire, au niveau de sa limite, n'émettait plus de signal obligatoire toute les deux minutes pour dire que tout allait bien et leur localisateur montrait qu'ils étaient immobiles. Le superviseur avait la certitude que quelque chose n'allait pas, il demanda à l'équipe la plus proche d'aller voir. Il envoya aussitôt un message au numéro de contact qu'on lui avait donné. Il devait appartenir à la garde de maintenance de la meute, limitée à deux pour l'occasion. Au moindre problème ils alertaient les autres membres de la meute et chacun savait quel rôle jouer.

Un peu plus tard, deux veiors arrivaient à l'endroit signalé par le GPS. Leurs amis n'étaient visibles nulle part au sol. Il n'y avait aucune trace de lutte, juste les deux bracelets géolocalisants parterre. Ils fouillèrent le coin, et trouvèrent les deux disparus, sans vie, entre des buissons. Il n'y avait aucune trace olfactive, ni d'empreintes de pas qui avaient pu les aider. Les corps étaient arrivés ici comme par magie. Ils n'avaient aucune marque de violence extérieure, l'autopsie réalisée plus tard donna comme cause de décès une rupture d'anévrisme.

Le superviseur de la mission renvoya un message à la meute, qui lui promit d'envoyer des renforts. A partir de là, ce fut le branle bas de combat, les infiltrés étaient recherchés. Les équipes qui les rencontrèrent d'eurent pas de chance, soit leurs hommes décédaient, soit ils finissaient inconscients ou incapables de se battre. Les métamorphes ne virent à la suite des intrus que bien plus tard, trop tard. Pour que les veiors ne soient pas confondus avec des intrus, ils devaient se replier, c'était ce qui avait été convenu. Ce fut donc ce qu'ils firent, sauf les troupes qui n'étaient pas dans la partie nord du territoire. Ils continuaient de garder un œil sur leur parcelle. Ils ne se retirèrent que lorsque tout fut réglé, le périmètre, sécurisé.

Le bilan de fin n'était pas bon.

Maintenant que Zion et Tori avaient la version des veiors, la version complète, ils comprenaient mieux la situation. Le fait qu'un traître avait élu domicile chez les veiors devenait une évidence. Dwayne s'en rendait bien compte, ce qui expliquait sa mauvaise mine. Il avait trop de fierté pour ne pas amener le sujet en premier. Il ne voulait pas être abaissé à nier une solution évidente qui lui serait apportée par ses visiteurs.